Les annĂ©es trente resteront Ă jamais les annĂ©es Ali Riahi. Un Riahi gorgĂ© de sève en plein automne. Un Riahi espiègle qui ravale ses collègues au rang de comparses. Un Riahi passionnĂ© qui embrasse la tristesse et bat en brèche le conformisme en s’Ă©rigeant en vedette dans une salle de concerts, ce qu’aucun homme n’avait osĂ© avant lui.
Ali Riahi, beaucoup ne l’ont jamais vu, mais chacun fait comme si, rĂ©inventant sa gomina, sa moue et ses costumes. Car il est l’homme du spectacle, celui qui ne peut dĂ©cevoir, celui par qui la passion arrive.
Des annĂ©es durant, il a rĂ©gnĂ© en maĂ®tre… Il n’y avait guère que HĂ©di Jouini pour allumer ça et lĂ quelques corolles d’Ă©motion.
D’emblĂ©e, on entre dans son univers Ă la fois terrestre et cĂ©leste, enracinĂ© dans le limon oriental mais baignĂ© dans les lumières de Tunisie, farouchement imaginaire mais sereinement rĂ©aliste.
DĂ©vorer ses chansons, ses mĂ©lodies en boule, ses esquisses lĂ©gères comme l’air de la Marsa. DĂ©vorer ses sortilèges nocturnes qui pourtant jettent des feux Ă©clatants…
Aujourd’hui, longtemps après sa mort, on a souvent envie de mieux connaĂ®tre Ali Riahi dont les chansons sont maintenant habillĂ©es Ă la mode jazzy…
On le sait, les personnages hors du commun sont une fois pour toutes, habillĂ©es par leur lĂ©gende: un matin d’hiver, Ali Riahi rejoindra la cohorte silencieuse de l’histoire après s’ĂŞtre taillĂ© dans le rideau du théâtre un linceul d’Ă©ternitĂ©.
