Dans un précédent billet, nous avons souligné que la cathédrale de Tunis était en toute hypothèse le monument historique le plus visité de la capitale.
En effet, de nombreux touristes étrangers et visiteurs tunisiens s’y rendent quotidiennement aux heures d’ouverture. Les visites y sont gratuites et ouvertes à tous.
Ce n’est pas le cas, dans la médina, en ce qui concerne la mosquée Zitouna, fleuron de notre patrimoine vivant. Alors qu’elles étaient permises il y a quelques années, les visites de la Zitouna sont désormais « interdites » aux touristes.
De fait, toutes les mosquées de la capitale sont officiellement fermées aux visiteurs non-musulmans.
Cette situation paradoxale pour un pays touristique devrait être absolument revue pour plusieurs raisons dont le devoir d’hospitalité qui devrait nous interdire de placarder devant la plus vénérable de nos mosquées des affiches en interdisant l’accès aux « mécréants ».
Cette règle non écrite est d’autant plus scandaleuse et rétrograde que les mosquées de Kairouan, Sousse et Mahdia sont pour leur part ouverts aux touristes qui peuvent y accéder aux cours centrales et au seuil des salles de prière.
Pays touristique, la Tunisie devrait s’abstenir de pratiquer ces gestes hostiles et ancrés dans une vulgate intégriste.
Au-delà, les visites rapportaient à la Zitouna des revenus non négligeables dont il est stupide de se priver au nom d’une soi-disant « pureté » des lieux de culte.
Il est temps de revoir ces règlements obsolètes et ces manières de faire qui nous font entrer dans le nouveau siècle à reculons.
Dire que c’est le cheikh usurpateur qui avait pris d’assaut la Zitouna qui avait imposé cette norme qui conjugue fondamentalisme primaire et myopie humaniste!