Autour de Zarzis, il est une pĂȘche traditionnelle dont on ne parle plus trĂšs souvent. C’est de pĂȘche aux Ă©ponges qu’il s’agit: une pĂȘche ardue, dangereuse mĂȘme.
Une boule noire et gélatineuse
C’est Ă l’aube que les pĂȘcheurs aux Ă©ponges rejoignent la haute mer. Ils vont devoir plonger et atteindre jusqu’Ă vingt mĂštres de profondeur sans Ă©quipement particulier.
Ces pĂȘcheurs sont forts d’une grande expĂ©rience qu’ils se transmettent de pĂšre en fils. Ils doivent en effet pouvoir dĂ©celer parmi les algues une Ă©ponge dont l’aspect se prĂ©sente comme une boule noire gĂ©latineuse.
Une corde, un trident et un miroir
Ces pĂȘcheurs aux Ă©ponges ont quelques instruments qu’ils utilisent pour leur travail. Parmi ceux-ci, une corde, un trident et un miroir.
Ce miroir, posĂ© sur la surface de l’eau, permet au pĂȘcheur de scruter la mer. DĂšs qu’il constate la prĂ©sence d’un banc d’Ă©ponges, il lance un cri strident.
Le rameur comprend alors qu’il faut arrĂȘter la barque. Le pĂȘcheur prend alors son trident et plonge dans la mer pour extirper les Ă©ponges.
Des gestes d’une prĂ©cision remarquable
Ce trident dans le langage des pĂȘcheurs djerbiens se nomme kamakis ou bien ghani. Quant au miroir, on le nomme spechio d’un mot italien.
Un coup sec, une rotation du poignet et l’Ă©ponge est arrachĂ©e. Elle a encore l’aspect d’une boule noirĂątre et gĂ©latineuse et un long processus l’attend avant qu’elle ne soit dĂ©posĂ©e sur les Ă©tals des commerçants.
Grecs, maltais et italiens aussi!
Il n’y a pas si longtemps, la pĂȘche aux Ă©ponges constituait un marchĂ© apprĂ©ciable que se disputaient petits armateurs tunisiens mais aussi grecs, maltais ou encore italiens. De nos jours, on peut encore voir dans les souks quelques unes de ces Ă©ponges pĂȘchĂ©es de maniĂšre traditionnelle.
H.B.
