Loin de moi toute attitude chauvine! Il s’agit plutĂ´t d’exaspĂ©ration teintĂ©e de lassitude et d’incomprĂ©hension…
Flagrant délit de racisme
Souvent, l’attitude paternaliste des Arabes du golfe a en effet de quoi rebuter. Ils ne nous considèrent pas comme des Arabes et ne se gĂŞnent pas pour le dire, commettant ainsi un flagrant dĂ©lit de racisme doublĂ© d’un dĂ©ni surprenant.
Faux dévots et pensée arriérée
CoincĂ©s dans leur arrogance doublĂ©e d’ignorance, ces potentats du pĂ©trole vivent dans un univers figĂ©, une arabitĂ© exclusive et raciste faisant du berceau du monde arabe le seul lieu de puretĂ© ethnique.
Amoindrie par ce mythe de la race pure, bloquée dans des lectures rétrogrades de la religion musulmane, toute une région du monde évacue le réel et ne jure que par la rente pétrolière.
Et maintenant, les faux dévots de la pensée arriérée prétendent régenter le monde arabe, détruire ses républiques et castrer la diversité de ses peuples.
Une pureté illusoire
Tout le mal qui taraude le monde arabe aujourd’hui provient de dynasties aussi passĂ©istes que rĂ©actionnaires, devenues par un tour de passe-passe et quelques tintements de tiroir-caisse, les promotrices de la dĂ©mocratie dans la rĂ©gion.
Loin de moi toute attitude chauvine, je le rĂ©pète. Toutefois, comment rĂ©pondre au racisme le plus abject qui, au nom d’une puretĂ© illusoire, vous dĂ©pouille d’une partie essentielle de votre identitĂ©, qualifie votre langue de patois dĂ©risoire et prĂ©tend excommunier la tradition malĂ©kite ?
Serfs et seigneurs
Que ces Arabes du golfe ouvrent les yeux sur la rĂ©alitĂ© et le monde contemporain! Le temps n’est plus aux serfs et aux esclaves Ă©crasĂ©s par des maĂ®tres et des seigneurs tout-puissants. La libertĂ©, l’Ă©galitĂ©, la fraternitĂ© sont les valeurs cardinales d’un monde dans lequel les femmes ont conquis leur part d’horizon n’en dĂ©plaise aux Ă©mirs du dĂ©ni.
Ibn Mandhour et « Lisan el Arab »
Et s’ils ne sauraient que regarder en arrière, rappelons Ă leur bon souvenir Ibn Arafa ou Ibn Mandhour. Le premier donnait Ă la Zitouna du quatorzième siècle toute son ouverture spirituelle.
Quant Ă Ibn Mandhour, ce natif de Gafsa, il est bien l’auteur du plus cĂ©lèbre dictionnaire de langue arabe, le fameux « Lisan el Arab », qu’il commença au treizième siècle.
Et dire que nos frères du Golfe nous mĂ©prisent au point de ne pas nous reconnaitre de langue, au point de qualifier l’arabe que nous parlons de non-langue…
Sortir des lectures magiques de l’histoire
Il est plus que temps pour le Maghreb et l’Andalousie de faire l’inventaire du savoir prodigieux produit dans cette rĂ©gion Ă travers les siècles. Il est aussi temps pour le monde arabe dans son ensemble de sortir des lectures mythiques et magiques de l’histoire, la science et la culture.
Contre le racisme rĂ©trograde et les lectures fermĂ©es de la religion qui continuent Ă polluer beaucoup d’esprits arabes, nous avons Ibn Mandhour, Ibn Arafa, Ibn Rochd et tous ceux qui ont ouvert grandes les portes de l’Ijtihad que les rĂ©actionnaires voudraient garder refermĂ©es Ă jamais…
H.B.