Les prĂ©paratifs du pèlerinage de la Ghriba battent leur plein et nous continuons, en perspective de cette cĂ©lĂ©bration, la publication de billets relatifs aux rituels et coutumes liĂ©s Ă cette fĂŞte d’abord religieuse, qui se dĂ©roulera Ă partir de la semaine prochaine.
Dans un prĂ©cĂ©dent article, nous avions ainsi Ă©voquĂ© la « menara », ce candĂ©labre qui sera recouvert de foulards de soie et sera l’Ă©lĂ©ment essentiel d’une procession très suivie.
Nous Ă©voquerons aujourd’hui un autre usage qui a lieu Ă l’arrivĂ©e des pèlerins Ă la synagogue de la Ghriba. Après avoir traversĂ© la première salle de l’Ă©difice, les visiteurs pĂ©nètrent ensuite dans le sanctuaire proprement dit.
GĂ©nĂ©ralement, on va alors au fond de la synagogue oĂą se trouve l’armoire de la Torah qu’on a coutume d’embrasser. Auparavant, on aura allumĂ© des chandelles, formulĂ© des vĹ“ux et donnĂ© une obole. Ce n’est qu’ensuite qu’intervient une coutume très suivie de nos jours encore.
Les pèlerins se rapprochent d’une niche Ă©clairĂ©e Ă la lumière des bougies. Cette niche qui se trouve sous l’armoire de la Torah dĂ©signe l’emplacement oĂą le corps de la mystĂ©rieuse « ghriba » (la lĂ©gendaire inconnue fondatrice de la synagogue) aurait Ă©tĂ© retrouvĂ©.
Dans cette niche dérobée aux regards, les pèlerins ont coutume de déposer un ou plusieurs oeufs crus sur lequel ils écrivent le nom de jeunes filles à marier.
Plus tard, Ă la fin des journĂ©es du pèlerinage, on reviendra pour retirer ces Ĺ“ufs qui auront entre temps cuit Ă la chaleur des bougies et dans l’atmosphère confinĂ©e de la niche.
Ensuite, on remettra Ă chacune des jeunes filles concernĂ©es, l’oeuf qui porte son nom. Ce dernier sera consommĂ© par l’intĂ©ressĂ©e et, le prince charmant finira par se faire connaĂ®tre avant le prochain pèlerinage.
Toujours suivie par les jeunes djerbiennes des deux haras, cette coutume est insĂ©parable des nombreux usages qui accompagnent le pèlerinage religieux, intervenant Ă l’occasion de Lag Be Omer, trente-trois jours après Pessah, entre les 14 et 18 Iyyar.