Ce matin, un minyan s’est rassemblé en la synagogue des Cohanim à Hara Kebira, dans l’île de Djerba. Les prières ont commencé tôt et s’inscrivent dans le cadre de la célébration de Lag be Omer, une fête juive qui intervient trente-trois jours après Pessah.
Admis à suivre la prière, je me suis installé non loin de la bima alors que les fidèles se rassemblaient. Plusieurs visages familiers et une hospitalité qui m’a toujours honoré, illuminent ces premières heures du jour.
Avant la prière, la « brakha » de la Ghriba est évoquée. Le terme signifie « bénédiction » et surgit pour saluer qui, depuis hier, tombe en abondance.
Alors que les fidèles prient, je suis attentivement le rituel et me remémore l’histoire de cette synagogue des Cohanim.
Car, à Djerba, si la Ghriba est incontestablement la plus connue des synagogues de l’île, elle n’est ni la seule ni la plus ancienne des synagogues djerbiennes.
En effet, l’île du sud tunisien compte à peu près une vingtaine de synagogues dont celle des Cohanim à Hara Kebira bénéficie d’une aura particulière.
Fondée à la fin du dix-huitième siècle, cette synagogue est celle des Cohanim, autrement dit celle des patriarches en religion qui se sont installés à Djerba après la destruction du Temple.
Ces Cohanim dont la lignée en Tunisie s’est quasiment éteinte pour cause d’émigration, ont de tout temps fréquenté cette synagogue.
Cette dernière est également nommée Synagogue Dightia, du nom antique de Dighit qui désignait le quartier juif de Djerba où s’étaient installés les premiers Cohanim dont il ne reste aujourd’hui que de rares représentants.
D’une architecture classique, avec un lanterneau carré et des arcades, la synagogue des Cohanim à Hara Kebira reste l’un des lieux de culte les plus admirables de Tunisie. Nous vous invitons à découvrir en photos quelques aspects de cette synagogue tunisienne et des images de la célébration de ce matin.
(Crédit photos : Hatem Bourial)