La longue histoire de l’actuelle avenue Bourguiba commence autour de 1855, sous le rĂšgne de Ahmed Bey. A l’Ă©poque, la construction de l’actuelle ambassade de France marquera les dĂ©buts d’urbanisation de cet axe.
En franchissant la porte Bab Bhar, on se retrouvait sur la Promenade de la Marine que les Italiens nommaient « Passagiata della Marina », désignée en arabe par « Triq el Bhar ».
En ce temps, cette promenade était des plus rudimentaires, avec des gravats un peu partout, des fondriÚres et des égouts à ciel ouvert qui charriaient les eaux usées.
Dans ce Tunis extra muros, la rue Al Jazira portait encore le nom de rue des Maltais. En effet, les axes des deux cÎtés de la porte étaient ainsi désignés car de nombreux Maltais y résidaient.
Au niveau de l’actuel Magasin gĂ©nĂ©ral, il y avait un marchĂ© oĂč l’on vendait du charbon de bois et quelques masures. En continuant vers le lac, on trouvait deux Ă©difices qui abritaient les Monopoles des Tabacs et l’administration de Dar el Jeld, monopoles des cuirs et peaux. Un peu plus loin, on trouvait le palais Ben Ayed et la demeure des Baccouche.
Enfin, il y avait sur l’actuel emplacement de l’immeuble La Nationale, un fondouk qui servait Ă abriter les chameaux des caravaniers. De l’autre cĂŽtĂ© se trouvait un fondouk Ă ciel ouvert qui servait de marchĂ© aux lĂ©gumes, fruits et volailles.
En continuant vers le lac, on trouvait la villa Binot, propriĂ©tĂ© d’un instructeur de l’armĂ©e beylicale. On trouvait ensuite une baraque foraine qui servait entre autres de cirque ou de théùtre.
Enfin, la maison des Carcassone se trouvait au bout de l’actuelle avenue de France.
Entre les deux rives, on pouvait voir une petite fontaine au pied de laquelle les pĂȘcheurs venaient vendre leur marĂ©e Ă mĂȘme le sol.
Au-delĂ de ces quelques Ă©difices, on trouvait le cimetiĂšre catholique et sa vieille chapelle, des terrains vgues et quelques potagers. Quant au lac, il empiĂ©tait sur l’actuelle avenue de Carthage…
