La Tunisie connaît un repli marqué de sa production énergétique nationale, selon le rapport sur la conjoncture énergétique publié par l’Observatoire national de l’énergie et des mines le 12 septembre 2025. La production de pétrole brut et de gaz naturel accuse une baisse respective de 10% et 9% par rapport à la même période de l’an dernier.
Pétrole : la production nationale en recul
La production nationale de pétrole brut s’est établie à 724 kilotonnes (kt) à fin juillet 2025, soit 10% de moins que fin juillet 2024. La moyenne journalière est passée de 29,6 mille barils/jour à 26,3 mille barils/jour.
La baisse touche majoritairement les principaux champs :
- Nawara : -48%
- Ashtart : -14%
- Barka : -85%
- El Hajeb/Guebiba : -21%
- Gherib : -22%
- Halk el Manzel : -13%
- Hasdrubal : -9%
- Sidi Marzoug : -2%
À l’inverse, certains champs ont vu leur production augmenter :
- Ezzaouia : +69%
- Gremda/El Ain : +223%
- D.S.T : +65%
- M.L.D : +10%
- Bir Ben Tartar : +9%
Ces variations reflètent des performances hétérogènes selon les gisements et les opérations de maintenance ou d’exploitation.
Gaz naturel : repli des ressources et dépendance accrue
Les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont diminué de 9%, s’établissant à 1175 ktep-pci.
La production nationale de gaz commercial sec recule de 6%, avec des baisses dans les principaux champs :
- Hasdrubal : -13%
- Nawara : -28%
- Miskar : -4%
À l’inverse, le gaz commercial du sud enregistre une hausse de 6%.
Redevances et approvisionnement
- La redevance sur le passage du gaz algérien a diminué de 13%, s’établissant à 502 ktep-pci, avec une répartition entièrement cédée à la STEG en juillet 2025.
- Un dépassement de prélèvements STEG de 234 millions de m³ est en cours de régularisation.
- Les achats de gaz algérien ont augmenté de 21%, passant à 1608 ktep-pci.
L’approvisionnement national total en gaz naturel atteint 2879 ktep, avec une évolution notable de la répartition par source :
- Part du gaz national : baisse de 27% à 23%
- Part de la redevance cédée à la STEG : baisse de 22% à 21%
- Part des achats de gaz algérien : hausse de 51% à 56%
Ces chiffres mettent en lumière une dépendance croissante aux importations, en particulier au gaz algérien, une performance énergétique nationale hétérogène, avec certains champs en forte progression mais d’autres en net recul et des enjeux de régularisation et de gestion des redevances, notamment pour la STEG et l’État.
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