• Accueil
  • À propos
  • Contact
webdo
FR AR EN
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International
No Result
View All Result
🇫🇷 FR 🇸🇦 AR 🇬🇧 EN
webdo
No Result
View All Result
Accueil National

Lettre ouverte à Rached Ghannouchi – A mon sens, la contre-révolution, c’est vous !

par webdo.tn
samedi 9 février 2013 16:33
dans National
Lettre ouverte à Rached Ghannouchi - A mon sens, la contre-révolution, c’est vous !

Il faudrait que quelqu’un qui ne soit pas un politique vous parle avec sincérité. Parce que j’ai bien peur, Monsieur Ghannouchi, que vous n’entendez pas la Tunisie qui ne vous ressemble pas, n’est pas de votre bord et souffre de votre véhémence teintée d’idéologie.
Cette Tunisie à son tour, monsieur Ghannouchi, ne vous comprend pas lorsque, d’un revers de main, vous justifiez la terreur que font régner ceux que vous qualifiez de «nos enfants» et sont en fait des fanatiques endoctrinés par des puissances étrangères.

Aujourd’hui, vous avez changé votre fusil d’épaule et invoquez un gouvernement de l’ombre qui agirait en coulisses au nom de l’ancien régime. Troublant mais le doute est permis et les enquêtes en cours. Toutefois, s’ils n’ont rien revendiqué, les courants salafistes ont été souvent bruyants, menaçants et particulièrement acharnés. Souvenez-vous de tous leurs agissements que je ne vais pas recenser car ils sont nombreux et tous marqués du même sceau. Mais passons car cela n’est pas notre propos.
Donc, cette Tunisie ne vous comprend pas. Quant à vous, vous ne comprenez pas cette Tunisie lorsqu’elle parle de pardon, de liberté, de tolérance et autres fadaises que méprisent les idéologues.

Monsieur Ghannouchi, vous ne comprenez pas non plus la détresse des pauvres, de ceux qui ont faim ou n’arrivent tout simplement pas à joindre les deux bout depuis que la révolution a viré de son cap social pour basculer dans les diktats religieux.
Je le dis haut et fort, monsieur Ghannouchi, vos soucis stratégiques et partisans – au sens large – vous empêchent de voir la réalité de ce que vit et veut le peuple tunisien dans sa diversité essentielle. Les changements d’alliances sont pour vous plus importants que le pain. L’avenir de l’islamisme radical vous soucie plus que celui du peuple tunisien, le basculement de la Méditerranée occidentale hors de la modernité des Lumières prend à vos yeux un caractère plus fondamental que la souveraineté de la Tunisie.

Et pourtant, monsieur Ghannouchi, vous avez tout pour être un patriote éclairé, un homme de compromis, un démocrate de conviction. Lorsque je vous ai rencontré, vous veniez de fonder le Mouvement de la Tendance Islamique (MTI) et j’étais un jeune journaliste à «Démocratie» que dirigeait le regretté Hassib Ben Ammar.
Votre calme, vos crédos démocrates, votre respect pour toutes les composantes de la gauche tunisienne m’avaient impressionné. Mais la prison, l’exil, les influences intellectuelles, la grâce que vous a accordée Ben Ali, les idéologues et ploutocrates du Golfe, votre propre cheminement vous ont éloigné de ce que vous professiez alors. Et puis, c’est vrai, trente ans se sont écoulés depuis…

Je vous ai, comme beaucoup de Tunisiennes et de Tunisiens, entendu ce jour sur Radio Mosaïque. Comme souvent, j’ai trouvé vos propos regrettables, belliqueux, révoltants même.
Car, face à la crise que nous traversons, aucun leader ne s’aventurerait à radicaliser les différends. Sauf s’il n’est qu’un leader de parti, peu soucieux du pouls de la nation entière.
Pourtant, celui dont vous êtes (étiez ?) le mentor, Hamadi Jebali, a su prendre la posture gaullienne qu’exige cette étape cruciale. Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Laârayedh, avait prévenu tous les politiques de ne pas exacerber les tensions et se lancer dans les surenchères.

Eux non plus – voix de la raison dans votre propre camp – vous ne les avez pas entendus. Vous avez préféré jeter l’anathème sur d’hypothétiques parties étrangères et, surtout, désigné l’origine du mal dans une contre-révolution, devenue votre thème favori par temps nuageux.
Toutefois, et à mon humble avis de simple individu, libre de tout engagement partisan, la contre-révolution, c’est vous !
Vous n’avez cessé de vous attaquer à l’héritage moderniste de la Tunisie en oubliant qu’à aucun moment, il n’a été remis en cause par la révolution du 14 janvier. N’oubliez jamais que vous n’êtes revenu au pays qu’après la chute de Ben Ali.

Cette offensive délibérée contre notre modernité est clairement contre-révolutionnaire. Elle vise à effacer les acquis de la première révolution tunisienne, fille de l’indépendance et de la clairvoyance d’un Bourguiba que vous haïssez. En succombant à ce penchant, vous oubliez aussi que les hommes politiques ne doivent jamais haïr, être motivés par la destruction de l’autre. Au contraire, ils se doivent d’être pondérés et toujours chercher le compromis.
Croyez-moi, monsieur Ghannouchi, la haine, le ressentiment et l’hubrys sont cruellement contre-révolutionnaires. Elles mènent à la terreur jamais à la paix.

Maintenant, comme un César qui se retournerait contre Brutus, vous lancez votre parti dans une stratégie de protection de la «légitimité des urnes du 23 octobre», afin de contrer l’initiative plus consensuelle de Hamadi Jebali.
Dites-moi, monsieur Ghannouchi, n’êtes-vous pas en train de rêver d’un 23 octobre à vie, comme le voudrait une tradition bien établie depuis la fondation de la République tunisienne ?
Avez-vous oublié que la légitimité du 23 octobre c’était un an, éventuellement renouvelable mais après un nouveau passage par les urnes ?
Avez-vous oublié que cette légitimité concerne d’abord la rédaction d’une Constitution et la gestion de la transition vers la démocratie ? Perdre de vue ces deux objectifs, voulus par le peuple tunisien, est-il révolutionnaire ?

Permettez-moi d’en douter et permettez-moi aussi, avec tout le respect que je dois à un aîné doublé d’un infatigable militant, de souligner que dans votre bouche, le mot «contre-révolutionnaire» concerne tous ceux qui n’adhèrent pas à votre projet institué par effraction : celui de fonder une république islamique, un émirat maghrébin qui ne sont qu’une falsification de la révolution tunisienne et une usurpation de la volonté populaire.
Je ne suis qu’un simple individu, en profond désaccord avec vous. Malgré cela, je respecte vos convictions sans y adhérer et en luttant, de toutes mes forces de persuasion, contre elles.

Comprenez-vous cela ? Je ne prétends ni vous effacer ni vous faire mordre la poussière. Je ne suis qu’un adversaire de vos idées et nous sommes des millions à l’être. Nous refusons que vous fassiez main basse sur la Tunisie tout comme nous nous élevons contre la normalisation islamiste sous couvert de terreur islamiste.
Car, nous sommes assez grands pour reconnaitre les deux faces d’une même médaille et distinguer midi de quatorze heures.
Hier, monsieur Ghannouchi, sur fond d’imprécations fanatiques et d’appels à la haine, j’ai accompagné Chokri Belaïd jusqu’à sa dernière demeure. Simple individu, j’étais un anonyme parmi d’autres. Pourtant, comme je vous ai connu, je connaissais Belaïd qui lui, était mon cadet et, comme vous, un homme de conviction.

Hier, nous étions des milliers au Jellaz. Même si la plupart d’entre nous n’était d’accord sur rien avec Belaïd. Seulement, hier, monsieur Ghannouchi, notre ferveur allait bien au-delà de Chokri Belaïd.
Elle trouvait son socle dans la peur que nous avons de basculer dans l’horreur et les années de plomb.
N’avez-vous pas peur pour vos enfants ? Je vous l’avoue et c’est à vous que je l’avoue : j’ai peur des irrédentistes qui nous mènent à la catastrophe, peur des politiques qui veulent aller jusqu’au bout de leur fanatisme, peur des pères qui sont prêts à se nourrir de leurs enfants, peur de l’aveuglement des idéologues et des agendas étrangers, peur pour la Tunisie qui est ma seule patrie, peur de la contre-révolution qui gronde, peur de l’abîme…

N’ayez-vous donc pas peur ? Etes-vous inflexible devant la détresse d’un peuple ? Ne pensez-vous pas qu’il est temps de composer plutôt que de lancer de nouveaux anathèmes ?
Ne vous embarrassez pas de mes craintes, monsieur Ghannouchi, car ce ne sont que celles d’un simple citoyen qui n’hésite pas à vous avouer ses incertitudes. Un simple citoyen qui, au fond de lui-même, a peur que vous n’ayez nullement l’envergure d’un homme d’Etat et que vous ne le réalisiez pas.
N’est pas Martin Luther King qui veut, et pourtant il fut aussi pasteur. N’est pas Mandela qui veut, et pourtant il fut aussi prisonnier politique. N’est pas Ghandi qui veut car lui fut un véritable pacifiste. N’est pas Walesa qui veut même s’il ne fut d’abord qu’un modeste électricien.
Plus près de nous, n’est pas Bourguiba qui veut car lui aimait la Tunisie et répétait souvent que Dieu aimait la Tunisie.
Plus loin de nous, beaucoup plus loin de nous, n’est pas Khomeyni qui veut car l’ayatollah iranien qui, pourtant a subi les mêmes affres que vous, était profondément chiite alors que, normalement, vous et moi, sommes des sunnites, enfants de la pensée ouverte, libre et vivante du grand imam Malek.

Pour écrire une dernière phrase, je voudrais qu’après la lecture de cette lettre, vous et moi, à l’unisson, disions dans le silence de nos cœurs, un vibrant «Vive la Tunisie, notre terre éternelle, souveraine, libre et plurielle comme nous l’ont léguée nos ancêtres depuis la nuit des temps».
Un dernier mot enfin : Amen ! J’aime ce mot car il est le même pour toutes les filles et les fils d’Abraham… Le saviez-vous ? Avec mes respects, cher monsieur Ghannouchi…

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
  • Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) LinkedIn
  • Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre) WhatsApp
Article précédent

Zitoun renoue avec les menaces

Article suivant

La feuille de route de Hamadi Jebali

Article suivant
La feuille de route de Hamadi Jebali

La feuille de route de Hamadi Jebali

Les plus récents

Tunisie : Peines de prison contre les membres d’un réseau de falsification de passeports

Sousse : Trois mois de prison pour l’homme qui a tué le chien Rocky

par Mohamed Fethi
25 août 2025

Des livres scolaires pour les élèves défavorisés après la visite de Kaïs Saïed

Des livres scolaires pour les élèves défavorisés après la visite de Kaïs Saïed

par Mohamed Fethi
25 août 2025

Tunisie : Mise en garde contre des pluies orageuses

Tunisie : Orages et températures élevées attendus cette nuit

par Mohamed Fethi
25 août 2025

La Tunisie réaffirme son appui à la cause palestinienne lors d’une réunion de l’OCI

La Tunisie réaffirme son appui à la cause palestinienne lors d’une réunion de l’OCI

par Mohamed Fethi
25 août 2025

Les plus consultés ( 72h )

Newsletter

Facebook Twitter Youtube RSS
webdo

Votre journal électronique de Tunis. Suivez toute l’actualité en Tunisie en temps réel : politique, société, culture, économie et plus encore. Webdo, une source fiable et indépendante au cœur de l’info.

Suivez-nous

Plan du site

  • Accueil
  • National
  • Divers
  • Régions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
  • International

Tags

Algérie ARP arrestation BCT Cinéma condamnation corruption Coupe du Monde djerba Décès Etats-Unis Festival Festival de Cannes Film FMI football france Gaza Grève guerre Iran ISIE israël Italie justice Kais Saied Libye Ligue 1 mandat de dépôt migrants Migration météo Ons Jabeur Palestine Pluie Prison prix ramadan Sfax tennis Tourisme Tunis Tunisie Tunisie Telecom UGTT

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.

Logo Webdo
No Result
View All Result
  • Accueil
  • National
  • Divers
  • regions
  • Sport
  • Culture
  • Chroniques
    • Everyday Tunisians
    • Edito
  • International

© 2025 Webdo.tn Tous droits réservés. Réalisé par Itrend.