La journaliste et avocate Sonia Dahmani a retrouvé la liberté ce jeudi 27 novembre 2025.
Jeudi 27 novembre, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a quitté la prison après un an et demi derrière les barreaux. Sa libération intervient à la suite d’une demande de libération conditionnelle introduite par son comité de défense.
Plusieurs organisations, dont le syndicat des journalistes, ont salué cette décision tout en dénonçant la nature des poursuites engagées contre elle. L’affaire remet sur le devant de la scène les accusations de dérives dans l’application de la législation relative aux crimes numériques.
Cinq dossiers à charge
Selon le communiqué du syndicat des journalistes, Sonia Dahmani a passé près de 18 mois en détention, une incarcération qualifiée d’« injuste » par ses soutiens.
Elle faisait face à cinq affaires, dont quatre fondées sur le décret 54, texte controversé censé lutter contre les crimes liés aux systèmes d’information mais largement critiqué pour son usage contre des journalistes et des opposants.
Le SNJT réagit
Le syndicat rappelle que, dans un État de droit, la privation de liberté doit rester une exception, l’incarcération devant être limitée aux cas de stricte nécessité et encadrée par des garanties procédurales solides.
Dans sa réaction, le syndicat national des journalistes tunisien a exprimé sa satisfaction quant à la libération de Dahmani, tout en soulignant que sa place n’a jamais été derrière les barreaux.
L’organisation a également appelé à la libération des autres journalistes détenus, citant notamment Chadha Hadj Mabrouk, Mourad Zeghidi et Borhane Bsaies.
Elle exhorte les autorités à mettre fin à l’usage du décret 54 et d’autres législations répressives – telles que le Code des télécommunications ou le Code pénal – dans le traitement des dossiers liés à l’expression journalistique.
La ministre de la Justice ordonne sa libération conditionnelle
La libération conditionnelle de l’avocate Sonya Dahmani a été décidée par la ministre de la Justice, Leïla Jaffel sur avis consultatif d’une commission spécialisée, selon une source informée. Cette mesure intervient sur la base d’un avis consultatif interne, et non en réponse à une requête formelle de la défense.
Décision ministérielle et avis consultatif
Une source proche du dossier a assuré à Mosaïque FM que la décision de libération conditionnelle a été prise au niveau du ministère de la Justice, après consultation de la commission du régime de la libération conditionnelle. Cette commission a fourni un avis technique, mais l’arbitrage final relève de la ministre, qui a signé le document permettant la sortie immédiate de l’avocate.
Déroulement de la libération
Dans la matinée, les services pénitentiaires de la Manouba ont reçu la notification validant le placement de Sonia Dahmani sous le régime de la libération conditionnelle. L’ordre a ensuite été exécuté sans délai, permettant à l’avocate de regagner la liberté en début d’après-midi.
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