La France confirme un tournant majeur dans sa politique de visas envers les Tunisiens : le taux de refus tombe à 18%, alors même que les demandes augmentent. Le consul général Dominique Mas évoque un climat de confiance retrouvée, soutenu par la hausse des visas longue durée et par l’essor de la mobilité étudiante.
Une détente palpable après des années de crispation administrative
Entre janvier et fin octobre 2025, 118.000 demandes de visa ont été déposées par des Tunisiens, soit une hausse de 6% par rapport à l’année précédente. Malgré cet afflux, la France a rejeté seulement 18,3% des dossiers, un taux nettement inférieur à celui enregistré ces dernières années.
Cette baisse s’observe également sur les visas de court séjour, dont le taux de refus descend à 13%, même en période de forte demande. Pour le consul général Dominique Mas, cette tendance s’explique par l’amélioration notable de la qualité des dossiers ainsi que par une meilleure préparation des demandeurs, accompagnés notamment par Campus France, a-t-il expliqué dans une interview accordée ce jeudi à Express FM.
Mobilité étudiante : un flux en hausse et des procédures allégées
Avec près de 16.000 étudiants tunisiens inscrits dans l’enseignement supérieur français – dont 4500 dans des programmes longs, en progression de 9% en un an – la mobilité académique reste un pilier central de la relation bilatérale.
Durant les dix premiers mois de 2025, plus de 5000 visas étudiants ont été délivrés, confirmant l’importance de cette filière d’excellence pour les jeunes Tunisiens séduits par les formations françaises.
Le renforcement des visas longue durée illustre également ce mouvement : la moitié des visas délivrés sont désormais valables plus d’un an, signe d’une confiance renouvelée et d’une volonté d’encourager les parcours professionnels et académiques à cheval entre les deux pays.
Une normalisation qui se construit malgré les difficultés techniques
Le consul a toutefois reconnu un point noir : 6700 rendez-vous annulés au cours de l’année, empêchant les demandeurs de finaliser leurs dossiers. Les services consulaires poursuivent le traitement de ces situations pour éviter que des candidats légitimes ne soient pénalisés.
Malgré ces obstacles, la tendance générale reste marquée par une réouverture progressive et une volonté politique d’apaiser un dossier longtemps source de malaise diplomatique. La régularité des échanges, la montée des partenariats universitaires et l’augmentation des visas longue durée témoignent de cette dynamique.
Ainsi, après les tensions de 2021-2022, la relation franco-tunisienne retrouve un terrain plus stable, avec un accent particulier mis sur la jeunesse, la formation et les mobilités professionnelles.
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