Le président de la République, Kaïs Saïed, a convoqué le 25 novembre au palais de Carthage Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, pour lui signifier un vif mécontentement.
Selon la présidence, cette convocation intervient en réaction à ce qu’elle considère comme un non-respect des règles diplomatiques et un dépassement des cadres de coopération institutionnelle.
Le chef de l’État a adressé à son interlocuteur une protestation jugée particulièrement ferme, dénonçant des initiatives ou des prises de contact effectuées en dehors des voies officielles. Pour Carthage, un ambassadeur accrédité auprès de l’État tunisien et de ses institutions est tenu de s’inscrire dans les usages diplomatiques établis, sans déroger aux canaux formels ni aux protocoles en vigueur.
Cette mise au point survient dans un contexte où les relations entre Tunis et Bruxelles oscillent entre coopération et crispations, notamment autour de dossiers migratoires, économiques et politiques. En rappelant les « limites » du rôle diplomatique, la présidence cherche à réaffirmer la souveraineté de l’État tunisien et à recadrer une relation jugée, par moments, intrusive.
Reste à savoir si cette démarche conduira à une réévaluation du dialogue bilatéral ou à une simple remise en ordre des pratiques diplomatiques. Pour l’heure, ni l’Union européenne ni sa délégation à Tunis n’ont officiellement réagi.
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