À l’occasion de la Fête nationale de l’arbre, le président Kaïs Saïed a présidé, ce dimanche 9 novembre 2025, la cérémonie organisée au siège du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement.
Dans un discours fortement symbolique, il a annoncé une réforme nationale de l’éducation visant à éradiquer l’analphabétisme et à renforcer les valeurs démocratiques et environnementales du pays.
Le président a souligné que le choix du siège du Conseil supérieur de l’éducation pour cette cérémonie n’était pas fortuit, rappelant qu’il symbolise le point de départ d’une réforme éducative globale.
Une réforme “nationale et démocratique”
Kaïs Saïed a affirmé que le Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement sera au cœur d’un “réformisme éclairé”, visant à refonder l’enseignement sur des bases nationales et équitables.
« Il en jaillira une lumière pour un enseignement national et démocratique, accessible à tous sur un pied d’égalité, dans le but d’éradiquer l’analphabétisme sous toutes ses formes », a-t-il déclaré.
L’objectif est clair : rendre l’éducation accessible à tous, sans distinction, et éliminer l’analphabétisme sous toutes ses formes. Le chef de l’État a évoqué un modèle éducatif fondé sur la justice, l’égalité des chances et la souveraineté intellectuelle.
Contexte : éducation et analphabétisme en Tunisie
Selon les chiffres officiels du Ministère de l’Éducation et de l’Institut national de la statistique (INS), le taux d’analphabétisme en Tunisie avoisine encore 17 % de la population âgée de 10 ans et plus, avec de fortes disparités entre les régions.
Dans certaines zones rurales du centre et du sud, il dépasse 25 %, touchant principalement les femmes et les personnes âgées.
Le système éducatif tunisien, longtemps salué pour sa généralisation de l’enseignement, fait aujourd’hui face à plusieurs défis :
- Décrochage scolaire en hausse (près de 100 000 élèves quittent l’école chaque année).
- Inadéquation entre formation et emploi, avec un chômage élevé chez les diplômés.
- Saturation du secteur public et baisse du niveau d’encadrement dans les écoles primaires.
Ces chiffres rappellent l’urgence d’une réforme structurelle capable de moderniser les programmes, de renforcer l’apprentissage des langues et des compétences numériques, et de réduire la fracture éducative entre les régions.
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