La Tunisie est loin de l’objectif mondial en matière d’allaitement. Alors que se tient la Semaine nationale de l’allaitement maternel (du 1er au 8 novembre 2025), les autorités sanitaires sonnent l’alarme : seules 18% des mères allaitent exclusivement leur bébé jusqu’à six mois, un taux trois fois inférieur à la moyenne mondiale de 48% (selon les données MICS 2023).
Cette situation est d’autant plus critique que, selon certaines analyses, le taux pourrait même chuter sous la barre des 10% dans certaines régions, soulignant l’urgence de la crise.
À travers une série d’actions de sensibilisation et de journées scientifiques, la Direction des soins de santé de base tente de raviver une pratique en nette régression.
Un programme chargé pour « raviver » la pratique
La mobilisation est nationale : des conférences, ateliers et journées de formation ont été organisés à Monastir, Mahdia, Ben Arous et Tunis, en partenariat avec l’Association tunisienne des pédiatres et l’Institut national de nutrition.
« L’allaitement doit être exclusif jusqu’à six mois, puis se poursuivre en complément de l’alimentation normale jusqu’à deux ans, conformément aux recommandations de l’OMS et aux préceptes de l’islam. »
Le lait maternel, un bouclier naturel
Le colostrum, ce premier lait riche en anticorps, est surnommé « l’or des nuits » par les experts. Il protège le nouveau-né contre les infections dès les premiers jours, jouant le rôle d’un véritable bouclier immunitaire.
« Aucun lait artificiel ne peut reproduire la complexité du lait maternel, adapté à chaque âge et besoin de l’enfant », insiste la Dr Bouaziz.
Elle rappelle aussi un point crucial de sécurité : il est strictement déconseillé de donner du miel avant l’âge d’un an, en raison du risque de botulisme.
Lutter contre les freins esthétiques et culturels
Certains freins persistent et alimentent la désinformation, notamment d’ordre esthétique ou culturel. Les experts mobilisés durant cette semaine rappellent que les transformations physiques sont naturelles, que la mère allaite ou non, et que l’enjeu essentiel reste la santé et le développement du bébé.
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