Le gouvernement anticipe une baisse du service de la dette à 23 milliards de dinars l’an prochain, soutenue par la stabilité du dinar et le recul des taux mondiaux.
Le service de la dette publique tunisienne devrait reculer de 5,8% en 2026, pour s’établir à 23 057 millions de dinars, selon le rapport conjoint des commissions des finances et du budget de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (CNRD). Cette inflexion marque un léger répit après deux exercices marqués par une forte pression sur les remboursements.
Les projections officielles expliquent ce recul par une diminution du volume de la dette extérieure, la baisse des taux d’intérêt mondiaux et une stabilité du dinar tunisien, autant de facteurs conjugués qui allègent le coût global de la dette.
Une dette toujours lourde malgré le repli
Sur la période 2024-2026, la Tunisie reste confrontée à d’importantes échéances, notamment en raison du remboursement de plusieurs emprunts contractés sur les marchés financiers internationaux :
- 850 millions d’euros et 50 milliards de yens en 2024,
- 1 milliard de dollars en 2025,
- et 700 millions d’euros en 2026.
Le recours accru à des prêts à moyen terme a également entraîné une accumulation d’échéances de remboursement, notamment celles des Bons du Trésor à 52 semaines (2 565 MD attendus en 2026), des facilités exceptionnelles de la Banque centrale et des prêts internes.
Les principaux paiements prévus en 2026 concernent aussi :
- l’emprunt obligataire en euros de 2019 (700 millions d’euros, échéance juillet 2026),
- les tranches du FMI au titre de la facilité élargie de crédit (234 millions de dollars répartis sur neuf versements),
- et plusieurs échéances auprès de la Banque africaine d’import-export et de l’Arabie saoudite.
S’y ajoutent les remboursements de l’emprunt obligataire national (2 675 MD) et de l’emprunt interne en devises (1 067 MD).
Vers une meilleure maîtrise du coût de la dette
La baisse prévue des intérêts de la dette extérieure reflète une conjoncture plus favorable : taux mondiaux en repli, dinar stable et éventuelle révision du taux directeur par la Banque centrale de Tunisie.
Selon le rapport parlementaire, ces paramètres laissent espérer une maîtrise progressive du coût de l’endettement, même si la structure de la dette tunisienne demeure fragile et fortement dépendante des marchés internationaux.
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