Sous couvert de “cessez-le-feu”, Israël poursuit ses frappes sur Gaza. Washington minimise, pendant que la population palestinienne paie le prix d’une guerre sans fin.
Israël a mené, mardi, une série de frappes massives sur la bande de Gaza, tuant plus de 100 Palestiniens, dont de nombreux enfants, selon des sources médicales locales. Ces bombardements, les plus violents depuis la trêve annoncée, ont ravagé plusieurs zones densément peuplées. Tel-Aviv parle pourtant d’“application du cessez-le-feu”, alors que les hôpitaux débordent à nouveau de blessés.
Une “riposte” aux contours flous
Les frappes israéliennes ont été déclenchées après la mort d’un soldat israélien dans des circonstances encore non élucidées, à Rafah, dans le sud de Gaza.
Le Premier ministre Benjamín Netanyahu avait alors ordonné des représailles “puissantes”, aussitôt suivies d’une série de raids sur toute la bande côtière.
Depuis le début de la guerre, en octobre 2023, plus de 68 500 Palestiniens ont été tués et 170 000 blessés.
Derrière ces chiffres, des familles entières effacées, des quartiers rasés, et une population qui ne croit plus aux promesses de paix.
Washington détourne le regard
À Washington, Donald Trump a confirmé qu’Israël avait “réagi après qu’un soldat a été pris pour cible”, tout en répétant que “rien ne mettra en péril la trêve”.
Un discours jugé indécent par de nombreux observateurs, alors que les frappes s’intensifient.
Les États-Unis, auteurs de la médiation, refusent d’admettre publiquement la responsabilité d’Israël dans la violation de l’accord, préférant préserver un vernis diplomatique.
Selon plusieurs experts internationaux, la trêve n’a jamais été équilibrée : Israël et le Hamas l’ont signée sous forte pression américaine, mais dans une situation d’asymétrie totale.
“Israël cherchait avant tout à légitimer la poursuite de son contrôle militaire sur Gaza”, résument-ils, rappelant que la mort du soldat israélien a servi de prétexte commode à une reprise planifiée des frappes.
Pour ces analystes, Israël impose ses propres “faits sur le terrain”, consolidant un contrôle direct sur plus de la moitié de la bande de Gaza.
Cette stratégie rappelle le modèle appliqué au Liban : une trêve officielle, mais des frappes régulières et une occupation déguisée.
À Gaza, cela se traduit par une occupation prolongée, dissimulée derrière le mot “cessez-le-feu”.
