Une intervention coordonnée entre les services forestiers, la police et des vétérinaires a permis de sauver un animal rare et protégé, victime de braconnage et destiné à des pratiques occultes.
Capture et arrestations à Grombalia
Les services de sécurité de Grombalia (gouvernorat de Nabeul) ont arrêté, le 7 octobre 2025, neuf individus en possession d’une hyène rayée, une espèce rare et protégée. Selon les premiers éléments de l’enquête, le groupe comptait utiliser l’animal à des fins de sorcellerie et de charlatanisme.
L’animal avait été capturé à l’aide de pièges artisanaux, causant de graves blessures à ses membres. L’intervention rapide des agents des services forestiers de Nabeul, en coordination avec la Direction générale des forêts et le centre d’élevage des animaux sauvages d’El Haouaria, a permis de secourir l’hyène et de la transférer en urgence dans une clinique vétérinaire spécialisée.
Une opération vétérinaire complexe
Sur place, une équipe de vétérinaires a procédé à une intervention chirurgicale délicate pour traiter les blessures de l’animal, avant de le placer en observation au centre d’El Haouaria, où son état de santé est désormais stable.
La justice a, de son côté, ordonné la détention des neuf suspects pour possession illégale d’un animal protégé, pratiques de sorcellerie et escroquerie. L’enquête se poursuit pour déterminer l’existence d’éventuels trafics d’animaux sauvages liés à ces pratiques.
La Direction générale des forêts a salué la mobilisation de toutes les parties impliquées dans ce sauvetage exemplaire, tout en invitant les citoyens à signaler tout acte de maltraitance ou de capture d’espèces protégées. Elle a rappelé que la faune sauvage constitue une richesse nationale à préserver.
Une espèce quasi disparue de Tunisie
L’hyène rayée (Hyaena hyaena), bien que longtemps présente dans les régions arides et semi-arides du sud tunisien, est aujourd’hui quasi disparue du territoire. Aucune observation confirmée n’a été rapportée dans le sud depuis plus de deux décennies, même si des cas isolés ont été signalés, notamment en 2016 sur la route nationale n°5 entre Testour et El Kef.
Cette espèce, qui affectionne les savanes, prairies et zones arbustives, évite généralement les forêts denses et les déserts ouverts. Classée comme « quasi menacée » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), elle reste protégée par la loi tunisienne, malgré les persécutions dont elle fait l’objet à cause de fausses croyances et de pratiques de sorcellerie.