Depuis Istanbul, l’acteur tunisien Mohamed Mrad, l’un des participants au « Flottille Sumud », a livré un témoignage poignant sur cette mission humanitaire avortée, destinée à briser le blocus de Gaza. L’acteur a raconté les longues heures de tension, les violences subies et la déception immense de ne pas avoir pu atteindre les côtes palestiniennes.
« Pardonnez-nous parce que nous n’avons pas pu arriver… Ce fut une grande déception quand nous avons appris que nous serions interceptés », a confié Mohamed Mourad dans une déclaration depuis Istanbul.
Selon lui, le navire a été pris pour cible et poursuivi pendant près de 12 heures en pleine mer avant d’être arraisonné par les forces d’occupation israéliennes. Les participants ont ensuite été retenus durant près de 50 heures, dans des conditions qualifiées de « dures, humiliantes et marquées par différentes formes de mauvais traitements ».
« Mais tout cela, dit-il, ne vaut pas la douleur que vivent nos frères palestiniens », a ajouté le comédien.
Un élan de solidarité internationale brisé en Méditerranée
Le « Flottille Al-Soumoud », composé de plusieurs bateaux partis de Turquie, avait pour mission de livrer une aide humanitaire à Gaza, toujours sous blocus israélien depuis plus de 17 ans. Le convoi rassemblait des militants, humanitaires et personnalités du monde arabe et européen, décidés à dénoncer la politique d’asphyxie imposée à la population palestinienne.
Mais l’armée israélienne est intervenue en pleine mer Méditerranée, capturant plus de 250 participants et les transférant vers le port d’Ashdod, où ils ont été soumis à des interrogatoires avant d’être expulsés. Parmi eux figuraient plusieurs ressortissants arabes, dont des Tunisiens.
Contexte : une mémoire encore vive
Ce n’est pas la première fois qu’une flottille de solidarité est stoppée par Israël. En 2010, l’assaut meurtrier contre le navire Mavi Marmara avait coûté la vie à neuf militants turcs et provoqué une vague d’indignation mondiale. Quinze ans plus tard, l’histoire semble se répéter, illustrant la détermination d’Israël à maintenir le blocus et celle des défenseurs de la cause palestinienne à tenter de le briser.
Malgré la déception, Mohamed Mourad affirme que l’expérience a renforcé sa conviction : « Notre solidarité avec Gaza ne s’arrête pas là. Tant qu’il y aura des murs, des blocus et des injustices, il y aura des voix pour les dénoncer. »
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