Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a annoncé s’être vu refuser un visa d’entrée au Maroc. Militant associatif engagé sur les questions migratoires et sociales, il devait participer à une rencontre régionale. Ce refus, qui touche une personnalité connue pour ses prises de position en faveur des droits humains, relance le débat sur la restriction des déplacements imposée aux Tunisiens vers le royaume chérifien.
Historiquement, la Tunisie et le Maroc entretenaient une relation de libre circulation, symbole d’une proximité culturelle et politique. Mais il y a quelques semaines Rabat a décidé d’imposer le visa d’entrée aux ressortissants tunisiens, sous prextexte d’encadrer les entrées touristiques à l’occasion de la prochaine Can de foot.
Mais pour certains, cette décision s’expliquait par un souci de « contrôle migratoire » et de sécurité, dans un contexte régional marqué par la montée des tensions entre les deux pays et par les frictions diplomatiques entre Tunis et Rabat, sur fond de divergences autour du Sahara occidental.
Les conséquences pour les Tunisiens
Depuis cette mesure, les voyages vers le Maroc sont devenus plus complexes pour les citoyens tunisiens. Étudiants, chercheurs, militants associatifs ou simples touristes doivent désormais déposer un dossier et peuvent voir leur demande refusée.
Cette situation illustre aussi la difficulté de concrétiser le projet d’union maghrébine. Alors que les discours officiels appellent à renforcer l’intégration régionale, la réalité est marquée par des frontières fermées (entre Maroc et Algérie), des mesures restrictives et une méfiance persistante entre États.
La Tunisie, de son côté, n’impose pas, jusqu’à présent, de visa aux Marocains. Le cas de Romdhane Ben Amor pourrait bien relancer les critiques contre une mesure jugée contre-productive. Pour les militants, le visa marocain n’est pas seulement une contrainte administrative : il symbolise un climat de fermeture dans une région où la jeunesse et la société civile aspirent à plus de mobilité, de coopération et de dialogue.
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