La Mauritanie veut du Kaizen. Oui, cette fameuse méthode japonaise d’amélioration continue, née dans les usines Toyota, qui débarque aujourd’hui à Nouakchott comme une caravane chargée d’excellence made in Tunisia.
Selon un communiqué publié par le ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie sur sa page Facebook, une délégation mauritanienne de haut niveau a sillonné la Tunisie : centres techniques, ateliers, entreprises… Bref, un marathon industriel pour admirer comment, chez nous, on a réussi à faire passer la productivité de 43 à 57 % et la qualité de 40 à 60 %. Chiffres ronds, bien polis, qui feraient rougir même les statisticiens de l’ONU.
Le miracle tunisien en kit exportable
La Tunisie, forte de son partenariat avec la JICA (coopération japonaise, pas confondre avec Jenga), a donc formé une centaine d’experts, coaché 200 entreprises et produit un modèle tellement performant qu’on se demande encore pourquoi nos usines locales ressemblent à des ateliers de fortune. Mais ne chipotons pas : ce qui compte, c’est que le miracle tunisien est désormais disponible à l’export, emballé dans du papier “Sud-Sud”.
La Mauritanie, séduite, veut deux choses :
- Du Kaizen pour ses usines : histoire que la productivité mauritanienne décolle plus vite qu’un Airbus de Nouakchott.
- Du Kaizen pour sa jeunesse : parce qu’il n’y a rien de mieux que d’enseigner à des étudiants les secrets de l’amélioration continue, avant même qu’ils trouvent un premier emploi… qui, soit dit en passant, reste à créer.
Pendant ce temps, chez nous…
Alors que le Kaizen tunisien est désormais partagé avec d’autres pays, certaines entreprises locales continuent de relever des défis liés à l’énergie, aux marchés et au financement. Cela n’empêche pas la Tunisie de présenter son expérience comme un modèle d’efficacité et de performance industrielle à l’international.
Le post ministériel se termine en apothéose : la Tunisie veut partager son expérience avec toute l’Afrique. Rien que ça. À ce rythme, on devrait bientôt voir du Kaizen dans les salons de coiffure de Bamako, les stations-service de Dakar et, pourquoi pas, les échoppes de Nouadhibou.
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