Les exportations tunisiennes d’huile d’olive ont bondi de près de 40% en volume durant les dix premiers mois de la campagne 2024/2025. Pourtant, les recettes en devises ont reculé d’environ 30%, conséquence directe de la baisse des prix sur le marché international. Ce paradoxe, relevé par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), s’inscrit dans une tendance continue observée depuis plusieurs mois.
Selon l’ONAGRI, la Tunisie a exporté 252,7 mille tonnes d’huile d’olive entre novembre 2024 et août 2025, contre 181,3 mille tonnes à la même période de la campagne précédente, soit une hausse de +39,4%. Mais dans le même temps, la valeur des exportations est tombée à 3386,3 MD, contre 4804,8 MD un an plus tôt, soit une baisse de -29,5%. Le prix moyen a chuté de plus de 50% en août 2025, passant de 17,22 D/kg à 7,57 D/kg selon les catégories.
Des marchés dominés par l’Europe et l’Italie
La structure des exportations explique en partie ce décrochage : 85,3% des volumes sont exportés en vrac, alors que l’huile conditionnée ne représente que 14,7%. Or, le conditionné génère davantage de valeur ajoutée, mais reste marginal. La même tendance s’observe dans le segment biologique : sur près de 49 mille tonnes exportées, seulement 6,1% étaient conditionnées.
L’Union européenne demeure le premier débouché (57,4%), suivie par l’Amérique du Nord (27%). L’Italie absorbe à elle seule 26,8% des quantités, devant l’Espagne (25,5%) et les États-Unis (20,1%). Pour l’huile bio, la dépendance est encore plus marquée : l’Italie concentre plus de 50% des volumes importés.