Alors que l’opinion publique, redoutant une démolition pure et simple, est mobilisée par les travaux qui viennent de commencer à l’hôtel du lac, il est utile de revenir sur des situations similaires ayant eu lieu il y a une cinquantaine d’années.
En effet, dès 1974, une rumeur difficile à croire avait circulé et selon laquelle l’ensemble de l’îlot urbain qui comprenait le Théâtre municipal, le Tunisia Palace, la Maison de l’Artisanat et la galerie Yahia allait être démoli.
Malgré le scepticisme de la majorité, l’information était tout à fait vraie et le pic des démolisseurs n’allait pas tarder à entrer en action.
Heureusement que la vigilance de nombreux citoyens parviendra à sauver le Théâtre municipal d’une destruction programmée. Car tout le reste allait trépasser. Adieu le cinéma Palmarium, salle la plus emblématique de Tunis ! Adieu la galerie Yahia, espace artistique essentiel ! Adieu la maison de l’Artisanat, vitrine créative ! Adieu le Tunisia Palace, hôtel à la mémoire fertile !
Cet ensemble urbain né en 1902 avait été rayé d’un trait par des fonctionnaires qui avaient préféré vendre le cœur historique de Tunis à un consortium koweïtien.
Il en a résulté le centre commercial qui a pris indûment le nom de Palmarium et n’arrive toujours pas à trouver ses marques au centre-ville.
Alors que les informations qui circulent aujourd’hui affirment que l’hôtel du lac devrait être transformé en centre commercial, on dirait que l’histoire se répète cinquante ans après.