Le Festival de Louxor du Film Africain (LAFF) se prĂ©pare pour sa 15á” Ă©dition, programmĂ©e du 30 mars au 5 avril 2026, et vient dâouvrir officiellement son appel Ă candidatures, marquant le dĂ©but dâun long processus qui mĂšnera, dans quelques mois, Ă une semaine entiĂšrement consacrĂ©e au cinĂ©ma africain et Ă ses voix les plus vibrantes. Créé il y a maintenant une quinzaine dâannĂ©es, le LAFF sâest imposĂ© au fil des Ă©ditions comme lâun des rendez-vous incontournables du cinĂ©ma sur le continent, accueillant chaque printemps Ă Louxor, au cĆur de la Haute-Ăgypte, cinĂ©astes, critiques, producteurs et publics passionnĂ©s.
Cette nouvelle Ă©dition sera placĂ©e sous la prĂ©sidence dâhonneur dâun acteur qui incarne Ă lui seul une partie de lâhistoire rĂ©cente du cinĂ©ma Ă©gyptien : Mahmoud Hemida. Figure emblĂ©matique, il apportera Ă ce rendez-vous une aura toute particuliĂšre, rappelant que le festival nâest pas seulement une vitrine pour les cinĂ©mas africains, mais aussi un lieu de reconnaissance et de dialogue entre les gĂ©nĂ©rations dâartistes.
Le fondateur et prĂ©sident du festival, le scĂ©nariste Sayed Fouad, a annoncĂ© lâouverture des candidatures pour les quatre compĂ©titions principales qui structurent lâĂ©vĂ©nement. La premiĂšre, celle des longs mĂ©trages, accueille les Ćuvres de fiction, documentaires ou dâanimation de plus de soixante minutes. La deuxiĂšme est consacrĂ©e aux courts mĂ©trages, tous genres confondus. Ces deux compĂ©titions sont exclusivement rĂ©servĂ©es aux cinĂ©astes africains. La troisiĂšme met en lumiĂšre les films de la diaspora, une catĂ©gorie qui permet Ă des cinĂ©astes africains installĂ©s hors dâAfrique de proposer des rĂ©cits tournĂ©s vers le continent, enrichis par une perspective internationale. Enfin, la quatriĂšme, singuliĂšre et profondĂ©ment ancrĂ©e dans le territoire qui accueille le festival, est celle des films de jeunes, destinĂ©e aux jeunes cinĂ©astes des gouvernorats de Qena et de Louxor.
Cette derniĂšre initiative prend une ampleur particuliĂšre grĂące au travail de la fondatrice et directrice du festival, Azza El Hosseiny. Elle a annoncĂ© que plusieurs mois avant la tenue du festival, un atelier sera organisĂ© afin de former les jeunes talents de Louxor et de Qena Ă la rĂ©alisation de courts mĂ©trages sans budget. Lâobjectif est double : dâune part, permettre Ă ces jeunes cinĂ©astes de dĂ©velopper des compĂ©tences techniques et artistiques, et dâautre part, leur offrir un accĂšs direct au paysage cinĂ©matographique Ă©gyptien et africain. Mais le projet ne sâarrĂȘte pas lĂ : il se concrĂ©tisera Ă©galement par lâouverture dâune compĂ©tition spĂ©ciale pour les films issus de ces deux gouvernorats, Ă©valuĂ©s par un jury local. Ce dispositif illustre la volontĂ© du festival dâinscrire son action dans une dynamique durable, en formant et en soutenant la relĂšve dans une rĂ©gion qui, historiquement, a toujours Ă©tĂ© au cĆur de la culture Ă©gyptienne.
La 15á” Ă©dition du LAFF aura Ă©galement une dimension symbolique forte. Elle sera placĂ©e sous le signe dâun hommage Ă lâun des plus grands cinĂ©astes Ă©gyptiens, Youssef Chahine, Ă lâoccasion du centenaire de sa naissance. Le festival adoptera pour lâoccasion le titre « Youssef Chahine⊠Une histoire Ă©gyptienne », en rĂ©fĂ©rence Ă lâun de ses films les plus personnels. Ce choix illustre la volontĂ© de la direction du festival de rendre hommage Ă une figure qui a marquĂ© le cinĂ©ma Ă©gyptien et africain, mais aussi de replacer son Ćuvre dans un contexte de transmission aux nouvelles gĂ©nĂ©rations. LâhĂ©ritage de Chahine, son regard Ă la fois intime et universel, continue dâinspirer les crĂ©ateurs, et le fait que le LAFF consacre son Ă©dition anniversaire Ă ce gĂ©ant du cinĂ©ma envoie un signal fort : celui de lâimportance de la mĂ©moire et de lâhistoire dans la construction de lâavenir.
Les candidatures, ouvertes depuis le 20 aoĂ»t 2025, resteront possibles jusquâau 25 novembre 2025 via le site officiel du festival. Les films soumis devront avoir Ă©tĂ© produits en 2025 et ne jamais avoir Ă©tĂ© projetĂ©s en Ăgypte. Ces conditions strictes garantissent que les sĂ©lections du LAFF offriront un regard neuf, tournĂ© vers les crĂ©ations les plus rĂ©centes et inĂ©dites, renforçant ainsi lâattractivitĂ© du festival auprĂšs des cinĂ©astes comme des spectateurs.
Le festival est portĂ© par la Fondation des Jeunes Artistes IndĂ©pendants pour le soutien et le dĂ©veloppement, une organisation civile Ă but non lucratif. Mais au fil des annĂ©es, il a su fĂ©dĂ©rer autour de lui un vaste rĂ©seau dâinstitutions et de partenaires, tĂ©moignant de son importance culturelle et diplomatique. La 15á” Ă©dition est organisĂ©e en collaboration avec plusieurs ministĂšres Ă©gyptiens â la Culture, le Tourisme et les AntiquitĂ©s, la Jeunesse et les Sports, ainsi que les Affaires Ă©trangĂšres â, et bĂ©nĂ©ficie du soutien du gouvernorat de Louxor. Elle se tient Ă©galement sous le patronage du Syndicat Ă©gyptien du cinĂ©ma, de la Banque nationale dâĂgypte, de Misr International Films et de la Fondation Kemet Boutros Ghali pour la paix et la connaissance.
En se dirigeant vers cette 15á” Ă©dition, le Festival de Louxor du Film Africain confirme ainsi son rĂŽle central : celui dâun espace oĂč lâAfrique se raconte Ă travers ses films, oĂč ses diasporas trouvent une scĂšne pour dialoguer avec le continent, et oĂč les nouvelles gĂ©nĂ©rations peuvent sâinscrire dans un hĂ©ritage tout en forgeant leur propre voix. Le rendez-vous de 2026 ne sera pas seulement une cĂ©lĂ©bration dâun parcours dĂ©jĂ riche, mais aussi une ouverture vers les quinze prochaines annĂ©es, oĂč le cinĂ©ma africain continuera de se rĂ©inventer, sous le regard attentif de Louxor, ville millĂ©naire devenue un carrefour moderne des images et des rĂ©cits.
NeĂŻla Driss
