Une violente bagarre entre deux rappeurs tunisiens, Laya et Boussada, survenue hier à l’Ariana, a mis le feu aux réseaux sociaux. Dans plusieurs vidéos virales, on peut voir les deux artistes se livrer à une rixe brutale, encerclés par une foule de spectateurs filmant la scène avec leurs téléphones, visiblement plus fascinés qu’indignés.
Ce face-à-face, organisé comme un véritable « combat de rue », a choqué bon nombre d’internautes par sa violence crue et sa mise en scène presque ritualisée. Les coups pleuvent, les cris fusent, et le tout est capté, relayé et commenté à grande vitesse sur TikTok, Instagram ou encore Facebook, où des centaines de jeunes fans suivent de près ces figures de la scène rap locale.
Mais au-delà du buzz, cet épisode soulève des questions préoccupantes sur la dérive d’une certaine culture urbaine en Tunisie. Car si le rap s’est imposé ces dernières années comme un moyen d’expression artistique et sociale pour de nombreux jeunes, il semble désormais flirter dangereusement avec une glorification de la violence.
Cette culture underground, longtemps marginale, s’installe désormais dans l’espace public, alimentée par des réseaux sociaux avides de contenus spectaculaires et sensationnalistes. Ce n’est plus uniquement une affaire de musique : c’est tout un mode de vie, avec ses codes, ses provocations et parfois, ses dérapages.
À l’heure où la Tunisie est en quête de repères pour sa jeunesse, certains craignent que ce genre d’épisodes ne contribue à enraciner une culture de la violence et du clash comme nouvelle norme.
Reste à savoir si les autorités, comme les artistes eux-mêmes, sauront prendre la mesure de leur responsabilité dans la formation des imaginaires collectifs.
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