Donald Trump a annoncé ce lundi 28 juillet que les États-Unis allaient établir des centres de distribution alimentaire à Gaza, évoquant une « famine réelle » dans le territoire palestinien. Une déclaration spectaculaire, mais qui soulève une question essentielle : faut-il vraiment le croire ?
Une promesse soudaine, sans détails
Depuis l’Écosse, où il rencontrait le Premier ministre britannique Keir Starmer, Trump a déclaré que ces centres seraient « accessibles librement, sans clôtures ni restrictions ». Il dit avoir été profondément touché par les images d’enfants affamés. « Certains vivent une famine réelle », a-t-il déclaré.
Mais l’annonce reste vague. Aucun calendrier n’a été donné. Aucun détail logistique ou partenaire n’a été mentionné. La coordination avec Israël, pourtant indispensable, n’a pas été évoquée non plus.
Un terrain miné par la guerre et la famine
Dimanche, Israël a annoncé une « pause tactique » dans certaines zones de Gaza. L’objectif : permettre le passage de l’aide humanitaire. Ce même jour, 120 camions venus d’Égypte ont pu entrer dans l’enclave. L’aide a été distribuée par l’ONU et d’autres organisations.
Malgré cette trêve partielle, les frappes israéliennes se poursuivent ailleurs. Au moins 54 Palestiniens ont été tués dimanche, selon la Défense civile. À al-Mawasi, une frappe a causé la mort de cinq personnes, dont une femme enceinte. Le bébé a été sauvé par césarienne.
Un président sous pression, des intentions floues
Trump peut-il vraiment tenir sa promesse ? L’ancien président a souvent fait des annonces spectaculaires sans suite. Lors de son mandat précédent, il avait déjà promis la paix au Moyen-Orient, sans aboutir.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi l’a appelé à intervenir, estimant qu’il pouvait « faire cesser la guerre ». Pourtant, malgré les efforts des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, la médiation reste au point mort. Le cessez-le-feu, que Trump juge « possible », paraît toujours hors d’atteinte.
Deux ONG israéliennes, B’Tselem et Physicians for Human Rights, accusent leur gouvernement de « génocide » à Gaza, ce que rejette fermement l’exécutif de Netanyahu.
L’ONU souligne que 500 camions par jour sont nécessaires pour Gaza, mais des milliers restent bloqués en Jordanie et en Égypte, faute d’autorisation d’Israël.
Une parole qui engage ou une simple posture ?
Donald Trump dit vouloir « nourrir les enfants » de Gaza. L’intention est louable, mais les moyens restent flous. Le président américain peut-il réellement contourner le blocus israélien ? Peut-il organiser la mise en place de centres d’aide sans négociations concrètes sur le terrain ? Et surtout, cette annonce marque-t-elle le début d’une véritable implication humanitaire ou s’agit-il, une fois de plus, d’un coup de communication ?
Face à l’ampleur de la crise, les habitants de Gaza attendent des actes, pas des déclarations. Et en l’absence de preuves tangibles, la promesse de Trump reste, pour l’instant, une parole suspendue.