Hier, vendredi 25 juillet, plusieurs centaines de manifestants ont convergé vers la place Abdelrahman Ben Khaldoun, en plein centre de Tunis, à l’appel du Parti républicain, de la coordination des familles des détenus politiques et du comité de défense de l’ancien magistrat Ahmed Souab. Organisé à l’occasion du 68ᵉ anniversaire de la République tunisienne, ce rassemblement visait à dénoncer les procès de l’opposition et à réclamer le rétablissement d’un processus démocratique.
Une marche encadrée, un message clair
Le mouvement a démarré depuis la place Mohamed Ali, siège de l’UGTT, avant de défiler pacifiquement sur les avenues Habib Bourguiba et Paris jusqu’à la place de la République (Le Passage). Le tout sous haute surveillance policière. Sit-in, slogans, pancartes : les manifestants ont exigé la libération des personnes condamnées dans les affaires dites de « complot contre la sûreté de l’État », dénonçant des atteintes aux libertés publiques et à la pluralité politique.
Parmi les détenus évoqués figure Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, condamné à 18 ans de prison. Selon ses proches, son procès, tout comme ceux d’autres figures politiques, relèverait d’une logique de répression visant à neutraliser l’opposition.
Figures de l’opposition et climat de crispation
Présente dans la manifestation, Chaima Issa, cadre du Front de salut national, également condamnée à 18 ans dans la même affaire mais en liberté provisoire, a décrit un contexte politique « tendu » où, selon elle, les acquis de 2011 sont remis en cause. Elle a affirmé que cette mobilisation vise à « récupérer les libertés et défendre les droits politiques fondamentaux ».
Ahmed Néjib Chebbi, président du Front et frère d’Issam Chebbi, a pris la parole pour exiger la restauration de la primauté de la Constitution et l’abandon des « accusations sans fondement ». Bien qu’il ait été condamné par contumace, il n’est à ce jour pas incarcéré.
Aux côtés de Chaima Issa et Ahmed Néjib Chebbi, plusieurs figures de l’opposition étaient présentes : Abdelatif Mekki, Imed Khemiri, Belkacem Hassan, entre autres. Une démonstration rare de cohésion dans un paysage politique marqué par l’essoufflement des contre-pouvoirs.