Encore une fois, les morts s’ajoutent aux morts. Vingt-six Palestiniens sont tombés en martyrs ce samedi, selon la Défense civile, fauchés près de centres d’aide humanitaire dans une bande de Gaza réduite à l’état de cimetière à ciel ouvert. Parmi eux, des civils, des affamés, des survivants d’un siège qui ne dit plus son nom mais agit comme une sentence lente et délibérée.
Gaza meurt, jour après jour, sous les yeux d’un monde habitué à l’horreur. Vingt et un mois de guerre, de bombardements, de pénuries, de blocus, et maintenant, l’interdiction même d’espérer une bouffée d’aide, un sac de farine, une bouteille d’eau.
Les attaques de ce week-end ne sont pas des bavures. Elles sont le reflet d’une politique d’asphyxie, menée au mépris du droit international, des conventions humanitaires, et de toute décence. Tirer sur des centres de distribution d’aide — quand bien même ceux-ci sont soutenus par des États complices —, c’est punir les affamés pour avoir voulu survivre.
Et l’ONU compte. 875 morts, dont 674 à proximité de ces points d’aide. Des chiffres comme des pierres tombales. Et le silence, toujours.
Les alertes des ONG, comme Médecins sans frontières, sonnent dans le vide : malnutrition aiguë, famine imminente, désespoir total. Mais rien n’arrête la machine. Ni l’indignation des peuples, ni les résolutions enterrées, ni les mots de honte qui n’arrivent même plus à percer les écrans.
Dans cette guerre, l’inhumanité est devenue stratégie. La faim est une arme. Le chaos est une méthode. La mort est un outil.
Il ne s’agit plus de politique. Il s’agit d’un crime quotidien contre un peuple sans refuge, sans secours, sans horizon. Il s’agit d’un examen de conscience pour l’humanité entière.