Depuis quelques jours, un climat de peur gagne les estivants sur les plages tunisiennes. Vidéos alarmistes, messages vocaux non vérifiés et publications virales sur les réseaux sociaux évoquant des courants marins dangereux, des risques de tsunami ou encore un séisme sous-marin ont provoqué une véritable psychose collective, notamment après le décès tragique de la petite Mariem, récemment emportée par la mer.
Tout est parti de la diffusion de fausses alertes circulant sur Facebook, TikTok , relayées à grande vitesse. Certains messages font état de « mouvements inhabituels de la mer », d’autres parlent d’une « alerte tsunami » imminente ou d’un séisme marin ressenti dans certaines zones du littoral, sans aucune confirmation des autorités. L’origine de ces rumeurs reste floue, mais leur impact est réel : baignades annulées, et un climat d’angoisse palpable, en particulier dans les zones côtières très fréquentées comme Hammamet, Kélibia ou Sousse.
Le drame de Mariem, déclencheur émotionnel
La mort de Mariem, une fillette emportée par les vagues alors qu’elle se baignait avec sa famille, a profondément bouleversé l’opinion publique. Ce drame a sans doute été le point de bascule émotionnel qui a intensifié les inquiétudes. Bien que de telles noyades surviennent chaque été, l’émotion suscitée par cette affaire a favorisé l’émergence d’un discours alarmiste et parfois irrationnel, nourri par les réseaux sociaux.
Face à cette montée de panique, les services de la protection civile, les garde-côtes et l’Institut national de météorologie ont formellement démenti toute alerte sismique ou tsunami en cours. Ils rappellent qu’aucun changement anormal n’a été enregistré dans les mouvements marins et que la mer Méditerranée reste, à ce jour, une zone à faible risque tsunami. La protection civile insiste toutefois sur l’importance de la vigilance, particulièrement lors des baignades en zones non surveillées, et appelle à ne pas relayer d’informations non vérifiées.
Il est essentiel de rappeler que la mer comporte des dangers réels, notamment en cas de forts courants, de changements météorologiques brusques ou de baignade hors zones autorisées. Mais ces dangers doivent être traités par la prévention, l’éducation et les secours, non par la peur et la rumeur. La multiplication des fausses informations n’aide ni à sauver des vies ni à sécuriser les estivants ; elle ne fait que nourrir l’anxiété collective et détourner l’attention des véritables enjeux.