Comme chaque année, les résultats du baccalauréat ne se contentent pas de révéler les lauréats, mais dessinent aussi une carte de la performance éducative régionale. En 2025, Sfax 1 et Sfax 2 réaffirment leur suprématie en matière d’enseignement secondaire, en décrochant les deux premières places du classement national selon les taux de réussite.
En tête du peloton, Sfax 1 enregistre un taux de réussite impressionnant de 55,75 %, avec 3 256 candidats reçus sur 5 840 présents. Juste derrière, Sfax 2 affiche un score tout aussi remarquable de 54,89 %, avec 2 364 admis sur 4 307. Ce double podium confirme une tendance désormais bien ancrée : la région de Sfax reste un modèle en termes de rigueur scolaire, d’encadrement pédagogique et de suivi des élèves.
Ce leadership constant peut s’expliquer par plusieurs facteurs : une tradition familiale forte d’investissement dans l’éducation, un corps enseignant réputé pour son sérieux, mais aussi une culture locale où la réussite scolaire est perçue comme un vecteur de mobilité sociale. Ces éléments combinés créent un écosystème favorable à la performance académique.
Alors que la moyenne nationale de réussite se situe autour de 40 %, la domination de Sfax contraste avec les difficultés rencontrées par d’autres régions. À titre d’exemple, le gouvernorat de Kasserine ferme la marche avec un taux de réussite de seulement 24,53 %, suivi de près par Gabès, Zaghouan, ou encore Gafsa, qui peinent à franchir la barre des 30 %. Ce fossé éducatif interpelle et relance le débat sur l’égalité des chances entre les régions.
Face à ces écarts persistants, Sfax devient un cas d’école à étudier, non pas pour glorifier, mais pour s’en inspirer. Quelle gouvernance locale ? Quelle implication des parents ? Quels investissements dans les infrastructures ? Autant de questions auxquelles les autorités pourraient s’intéresser pour faire de l’exemple sfaxien un levier d’amélioration pour l’ensemble du système éducatif.
Le succès de Sfax 1 et 2 n’est donc pas le fruit du hasard, mais celui d’une alchimie réussie entre culture de l’effort, qualité de l’enseignement et vision éducative à long terme. Une dynamique à encourager et, surtout, à généraliser.