La chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès de la Cour d’appel de Tunis a rejeté, hier, la demande de mise en liberté présentée par la défense de l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir Taieb, détenu dans le cadre de l’affaire dite du domaine agricole de Chaâl (Henchir Chaâl).
La juridiction a jugé la requête recevable sur la forme, mais l’a refusée sur le fond, estimant que les éléments du dossier justifiaient la poursuite de la détention préventive. Cette décision conforte le mandat de dépôt émis en novembre 2024 par le juge d’instruction du pôle judiciaire économique et financier.
L’affaire concerne des soupçons de malversations dans l’attribution ou la gestion du domaine agricole Henchir Chaâl, situé dans une région à fort potentiel agricole. Les investigations ont mis en lumière de possibles irrégularités administratives et des liens présumés entre certains responsables publics et des intérêts privés, notamment dans l’octroi d’avantages indus ou l’exploitation illégale de terrains domaniaux.
Aux côtés de Samir Taieb, plusieurs autres personnes font l’objet de poursuites pénales, dont un haut cadre administratif et l’homme d’affaires Abdelaziz Makhloufi, tous placés sous mandat de dépôt. D’autres suspects, impliqués à divers niveaux dans ce dossier, sont également visés par les autorités judiciaires.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large de lutte contre la corruption, lancée par les autorités tunisiennes, visant à assainir la gestion des biens publics et à faire rendre des comptes aux responsables, quels que soient leurs statuts passés ou présents.
Aucune date n’a encore été fixée pour un éventuel procès, mais les autorités judiciaires poursuivent l’instruction du dossier. Le maintien en détention de l’ex-ministre laisse entrevoir que de nouveaux développements pourraient survenir dans cette affaire aux ramifications politiques et économiques sensibles.