La Tunisie fait face à une baisse significative de ses recettes d’exportation d’huile d’olive, malgré une hausse marquée des volumes exportés. Selon les dernières données de l’ONAGRI, les recettes générées durant les six premiers mois de la campagne 2024/2025 (novembre 2024 – avril 2025) ont chuté de 28,9%, atteignant 2442,4 millions de dinars (MD), comparées à la même période de la campagne précédente.
Ce recul s’explique principalement par la chute des prix à l’export, en particulier au mois d’avril 2025, où le prix moyen de l’huile d’olive a baissé de 48,9% par rapport à avril 2024, oscillant entre 7,1 et 18 dinars/kg selon les catégories.
Pourtant, la Tunisie a enregistré une hausse de 40,1% des quantités exportées, atteignant 180.200 tonnes à fin avril 2025. Mais cette dynamique est dominée par les exportations en vrac, qui représentent 88,1% des volumes, contre seulement 11,9% pour l’huile conditionnée. Ce déséquilibre impacte directement la valeur ajoutée des exportations, puisque seulement 17,7% des recettes proviennent des ventes d’huile conditionnée.
Le marché européen absorbe la majorité des volumes (59,5%), devant l’Amérique du Nord (24,9%) et l’Afrique (9,6%). L’Italie reste le premier importateur (29% des volumes), suivie de l’Espagne (26%) et des États-Unis (19,6%).
Concernant l’huile d’olive biologique, les exportations ont atteint 34.300 tonnes, pour une valeur de 469,1 MD. Là encore, l’essentiel est exporté en vrac : seulement 5% du volume est conditionné. Le prix moyen s’établit à 13,68 DT/kg, avec un écart entre l’huile en vrac (13,47 DT/kg) et l’huile conditionnée (17,65 DT/kg).
En somme, la forte progression des volumes exportés ne compense pas la chute des prix à l’export, exacerbée par une trop faible valorisation du produit à travers le conditionnement, un facteur clé pour maximiser les recettes et affirmer la marque tunisienne à l’international.