L’Institut National de la Statistique (INS) fait état, ce mardi, d’une forte détérioration de la balance commerciale tunisienne : le déficit aux prix courants s’est creusé de 54%, passant de 4734,8 MD à fin avril 2024 à 7294,1 MD à la même date en 2025. Le taux de couverture des importations par les exportations s’en ressent, s’établissant à 74%, contre 81,8% un an plus tôt.
Selon l’INS, cette dégradation tient à un repli des exportations de 2,4%, qui n’ont pas dépassé 20,7 milliards de dinars, tandis que les importations ont bondi de 7,8%, pour atteindre plus de 28 milliards de dinars au cours des quatre premiers mois de l’année.
L’énergie en est le principal responsable : les exportations du secteur ont chuté de 33%, à 105,8 MD contre 621,2 MD auparavant, du fait notamment de la forte baisse des ventes de produits raffinés. Les industries agroalimentaires ont également vu leurs exportations reculer de 19,2%, sous l’effet d’un net fléchissement des ventes d’huile d’olive (– 28%, à 1758,6 MD).
Côté importations, la hausse est portée par les biens d’équipement (+ 22,1%) et les matières premières et demi-produits (+ 11,3%), signe d’une relance potentielle des investissements et de l’appareil productif. Les biens de consommation progressent de 15,7%, tandis que les produits énergétiques importés, en dépit d’une forte volatilité mondiale, reculent de 14,2%.
En décomposant le déficit par poste, on relève que l’énergie pèse pour près de 3,7 milliards de dinars, les matières premières et demi-produits pour 2,5 milliards, les biens d’équipement pour 1,1 milliard, et les biens de consommation pour 0,6 milliard. À noter que, hors secteur énergétique, le déficit commercial se limite à 3,6 milliards de dinars sur cette même période.