Les autorités tunisiennes ont procédé, lundi 7 mai, à un déversement partiel du barrage de Mellegue, dans le gouvernorat du Kef, afin d’anticiper une montée importante des eaux en provenance du territoire algérien.
Cette mesure préventive intervient à la suite du remplissage total du barrage algérien de Oued Mellegue, qui a commencé à libérer ses eaux vers le territoire tunisien via l’oued du même nom.
Le déversement vise à éviter tout risque de débordement au niveau du barrage tunisien de Mellegue, qui constitue l’un des maillons essentiels du réseau hydraulique national. Les eaux libérées poursuivent ensuite leur cours vers le barrage de Sidi Salem, situé dans le gouvernorat de Béja, considéré comme l’un des plus grands et stratégiques réservoirs du pays.
Les services du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche ont assuré que toutes les précautions sont prises pour assurer la sécurité des infrastructures et des zones habitées en aval, tout en maximisant la valorisation des ressources hydriques dans un contexte de pression climatique.
Selon les données communiquées par l’Observatoire tunisien de la météo et du climat, de nouvelles perturbations sont attendues durant la seconde quinzaine de mai, ce qui pourrait accentuer le débit de l’oued Mellegue. Les spécialistes n’excluent pas un scénario similaire à celui observé entre mai et juin 2023, lorsque des volumes d’eau importants avaient été enregistrés, nécessitant une vigilance accrue.
Les échanges techniques entre la Tunisie et l’Algérie se sont intensifiés ces derniers jours, afin d’assurer un suivi en temps réel des niveaux d’eau et de coordonner les lâchers dans les deux pays. Cette gestion conjointe s’inscrit dans une logique de coopération hydrique transfrontalière, face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents dans la région.
Outre les enjeux de sécurité, la maîtrise de ces flux représente un levier crucial pour l’agriculture tunisienne, qui reste fortement dépendante de la disponibilité en eau d’irrigation, ainsi que pour l’approvisionnement en eau potable de plusieurs zones rurales et urbaines.