La Tunisie et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) affichent une convergence de vues sur la gestion de la migration irrégulière, notamment en matière de retour volontaire des migrants. C’est ce qu’a déclaré, mardi, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, à l’issue d’un atelier organisé à l’Académie diplomatique internationale.
Placée sous le thème « L’engagement de la diaspora dans la promotion de l’investissement et du développement durable », la rencontre s’est tenue en présence de la directrice générale de l’OIM, Amy Pope, en visite officielle en Tunisie les 5 et 6 mai.
Lors d’un point de presse, le ministre a souligné l’attachement de la Tunisie à une gestion humaniste mais ferme des flux migratoires : « Nous respectons la dignité des migrants en situation irrégulière, mais nous ne pouvons accepter leur installation illégale sur notre territoire », a-t-il insisté.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la déclaration de 2025 comme « année du renforcement de l’action multilatérale et du partenariat avec les agences onusiennes », en amont du 15ᵉ Sommet du Forum mondial sur la migration et le développement, prévu en septembre en Colombie.
Au-delà de la question migratoire, le ministre a mis en avant le rôle crucial que joue la diaspora tunisienne dans le développement durable du pays. Il a rappelé les multiples dispositifs mis en place pour accompagner les Tunisiens de l’étranger, faciliter leur retour et stimuler leur participation économique, notamment via des programmes d’investissement et de transfert de compétences.
Les échanges tenus lors de l’atelier ont porté sur les bonnes pratiques en matière de réintégration des talents expatriés, en collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux.
Amy Pope a, de son côté, souligné le potentiel encore peu exploité des diasporas dans les dynamiques de développement. Elle a rappelé que les transferts d’argent des communautés expatriées à l’échelle mondiale ont atteint 650 milliards de dollars, un levier important dans un contexte de réduction des financements publics en matière d’aide humanitaire.
« Dans un monde en mutation rapide, les diasporas constituent un lien stratégique entre les pays d’origine et les sociétés d’accueil. Leur mobilisation ne doit pas se limiter à l’aspect financier, mais inclure aussi le transfert de compétences et de technologies », a-t-elle affirmé, réitérant l’engagement de l’OIM à accompagner la Tunisie dans cette démarche.