Invitée sur les ondes de Jawhara FM ce mercredi 30 mai 2025, Sihem Ben Sedrine, ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité, s’est exprimée au sujet de sa détention et des poursuites engagées à son encontre.
Elle a affirmé ne posséder aucun bien immobilier, en Tunisie ou à l’étranger, et a précisé qu’elle réside dans un logement en location. Selon ses propos, les enquêtes judiciaires auraient confirmé l’absence de patrimoine à son nom. Elle a également indiqué avoir déclaré ses biens au début et à la fin de son mandat à la tête de l’IVD, précisant que ces informations avaient été publiées sur le site officiel de l’instance.
Au sujet de sa détention, Ben Sedrine a déclaré ne pas connaître les motifs exacts de son incarcération ni les circonstances précises de sa libération. Elle a indiqué que l’affaire remonte à trois ans, lorsque des investigations avaient été ouvertes contre l’Instance, et qu’elle avait été convoquée en sa qualité de représentante légale.
Elle a également mentionné un interrogatoire ayant eu lieu en mars 2024, d’une durée totale de plus de quarante heures réparties sur quatre jours. Elle affirme que le juge d’instruction en charge avait alors ordonné sa libération, jugeant le dossier vide, avant d’être muté à Jendouba. Elle estime que cette mutation était liée à des pressions exercées par le ministère public.
Concernant ses conditions de détention, Sihem Ben Sedrine a fait état d’une grève de la faim ayant entraîné une hospitalisation de huit jours en service de réanimation. Elle a déclaré avoir reçu des soins alors qu’elle était entravée, dénonçant ce qu’elle considère comme une atteinte à l’intégrité des structures médicales par les services de sécurité.
Elle a précisé avoir passé sept mois en détention avant d’être remise en liberté le 19 février 2025, à la suite de la dégradation de son état de santé. Elle reste toutefois poursuivie dans six affaires distinctes, sans en avoir précisé la nature.
Pour rappel, un mandat de dépôt avait été émis à son encontre le 1er août 2024.