Lors d’une rencontre, hier, avec le ministre de la Santé, le président de la République a insisté sur l’urgence de refonder le système public de santé et de renforcer les infrastructures médicales sur l’ensemble du territoire, à commencer par Mazzouna.
Le président de la République, Kais Saied, a reçu ce vendredi 18 avril 2025, au palais de Carthage, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, pour une réunion centrée sur l’avenir du secteur public de la santé en Tunisie. Cette rencontre marque un tournant dans la volonté de l’État de réformer en profondeur un système médical public fragilisé par des années de sous-investissement, de pénuries chroniques et de disparités régionales.
Le chef de l’État a notamment souligné la nécessité de reconstruire le secteur public de la santé dans sa globalité, en l’adaptant aux besoins actuels des citoyens. Il a ordonné la mise en œuvre de mesures urgentes dans la délégation de Mazzouna, relevant du gouvernorat de Sidi Bouzid, l’une des régions les plus touchées par la précarité des services de santé. Ces mesures concernent à la fois le renforcement des ressources humaines médicales et la fourniture rapide d’équipements sanitaires adaptés.
Au-delà du cas de Mazzouna, Kais Saied a appelé à accélérer la construction de nouveaux établissements hospitaliers dans toutes les régions du pays, rappelant que l’accès à des soins de qualité est un droit fondamental et non un privilège réservé aux grandes villes. Il a également évoqué la nécessité d’une approche globale et inclusive, tenant compte à la fois de la logistique médicale, de la formation des cadres de santé et de la lutte contre la corruption dans le secteur.
Cette déclaration intervient dans un contexte où de nombreux hôpitaux publics souffrent de graves dysfonctionnements, allant du manque de personnel qualifié à l’indisponibilité de matériel médical de base. Plusieurs mouvements sociaux et syndicaux ont, ces derniers mois, dénoncé la dégradation des services et l’abandon progressif des structures de santé publique.
La reconstruction du secteur public de la santé s’annonce comme un chantier de longue haleine. Elle nécessitera non seulement des moyens financiers importants, mais aussi une volonté politique constante, des réformes structurelles et une stratégie nationale de santé à long terme.