Le groupe allemand Zollner Elektronik, spécialisé dans la sous-traitance électronique (EMS), renforce sa présence en Tunisie avec un nouvel investissement industriel d’envergure. L’entreprise injectera 51 millions de dinars – soit près de 15,5 millions d’euros – dans la construction d’un complexe high-tech à Novation City, la technopole de Sousse. Ce projet créera 3.400 emplois supplémentaires à l’horizon 2030.
L’annonce a été officialisée le 16 avril 2025, à l’issue d’une réunion entre la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, et Markus Aschenbrenner, membre du conseil d’administration de Zollner. L’État tunisien a réaffirmé son plein soutien à cette initiative, perçue comme un levier majeur pour l’industrie électronique nationale.
Le futur site s’étendra sur 11 hectares et produira chaque année près de 5 millions de composants électroniques destinés à trois secteurs stratégiques : l’automobile (60 %), l’aéronautique (25 %) et l’électronique grand public (15 %). Dès 2025, 800 emplois seront créés. À partir de 2027, les exportations annuelles du site sont estimées à 120 millions d’euros, avec un carnet de commandes déjà sécurisé à 70 % auprès de clients européens.
Ce nouveau projet générera à lui seul 3.400 emplois supplémentaires, portant les effectifs globaux de Zollner en Tunisie à près de 4.000 salariés d’ici 2030. Cette montée en puissance confirme la volonté du groupe de faire de la Tunisie sa plateforme industrielle exclusive en Afrique, avec trois unités de production (Béja, Sousse et Enfidha) et un centre de R&D prévu pour 2026.
Zollner est présent en Tunisie depuis 2007. En octobre 2023, le groupe avait déjà annoncé l’ouverture d’un site temporaire à Enfidha, dans un bâtiment de 2.500 m², avant de lancer la construction d’une usine permanente sur 10 hectares. Cette stratégie de développement en deux étapes permettait un démarrage rapide de la production, tout en posant les bases d’une expansion industrielle à long terme.
Avec cet investissement, Zollner confirme son choix stratégique de la Tunisie comme alternative compétitive aux chaînes de production asiatiques, dans un contexte où l’Europe cherche à rapprocher ses fournisseurs. Le pays consolide ainsi sa position de hub technologique et industriel en Afrique du Nord.