La Tunisie pourrait bientôt faire face à une pénurie de pommes de terre, avec à la clé une flambée des prix sur les étals. En cause : une période de transition entre les saisons de production, perturbée par des conditions climatiques défavorables et une propagation accrue du mildiou, une maladie fongique destructrice.
Invité sur les ondes de Mosaique fm ce jeudi 10 avril, Bayrem Hamada, membre du conseil central de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, l’absence d’une stratégie claire pour gérer les périodes creuses de production expose le marché à de fortes tensions, tant sur les quantités disponibles que sur les prix.
Pour pallier ce déficit, il préconise la mise en place d’un stock régulateur de 50.000 tonnes à constituer pendant la haute saison, notamment entre mai et juin, lorsque la récolte dépasse les 240.000 tonnes – soit près des deux tiers de la production annuelle nationale, estimée entre 340.000 et 360.000 tonnes. Ce dispositif permettrait de stabiliser le marché et d’éviter les envolées de prix pouvant atteindre 4 dinars le kilo.
Il appelle également le Groupement professionnel des légumes à jouer un rôle central dans ce processus, en coordination avec les propriétaires de chambres froides privées. Objectif : garantir un approvisionnement continu et accessible, avec un prix plafonné à 2 dinars le kilo.
A ce jour, seuls 17.000 tonnes seraient stockées, un volume insuffisant pour couvrir les besoins durant les périodes critiques.