Les tensions géopolitiques exacerbées par la politique américaine ont provoqué une vague de boycotts à travers le monde, y compris en Tunisie.
Initialement focalisé sur les entreprises soutenant l’armée israélienne, ce mouvement s’est élargi, aujourd’hui, aux produits américains en raison des décisions unilatérales de Trump, notamment ses menaces de hausse des droits de douane et son désengagement progressif du soutien à l’Ukraine.
Une mobilisation croissante en Europe et au Canada Au Danemark, le groupe Facebook « Boykot varer fra USA » a rassemblé plus de 50 000 membres depuis sa création le 3 février.
En Suède, son équivalent « Boikott varer fra USA » compte plus de 34 000 adhérents. D’autres pays européens, comme la Norvège et l’Allemagne, voient également naître des initiatives similaires.
Le groupe « Boycott USA-European Union » regroupe déjà des militants de Suède, du Danemark, de Hongrie, du Canada et d’Australie. En France, le mouvement « BOYCOTT USA : Achetez Français! » connaît une croissance constante.
Outre l’aspect économique, les consommateurs affirment défendre la démocratie et recherchent activement des alternatives aux produits américains.
Le Canada, sous l’impulsion de Justin Trudeau, encourage également cette démarche. Le Premier ministre démissionnaire a appelé ses concitoyens à « choisir le Canada » en privilégiant les produits nationaux et en modifiant leurs destinations de vacances pour soutenir l’économie locale.
Un boycott économique aux multiples facettes
Parallèlement, le boycott des multinationales soutenant Israël continue de faire des ravages. Starbucks a reconnu une baisse significative de ses bénéfices, tandis que KFC et Pizza Hut ont fermé plusieurs établissements en Turquie. Carrefour a cessé ses activités en Jordanie et à Oman et réduit sa présence dans d’autres pays arabes.
En Tunisie, bien que certaines enseignes comme KFC et Carrefour soient toujours présentes, l’impact du boycott est visible. Coca-Cola, dont les campagnes publicitaires sont absentes même en période de Ramadan, peine à séduire les consommateurs, qui privilégient désormais Boga, produit local de la SFBT.
Il est important de noter que la SFBT, tout en étant le producteur de Boga, est également le distributeur officiel de Coca-Cola en Tunisie. Ce vaste mouvement, bien que disparate selon les régions, témoigne d’une prise de conscience croissante des consommateurs face aux enjeux économiques et géopolitiques mondiaux. Reste à savoir si ce boycott, initialement perçu comme un acte de contestation ponctuel, s’ancrera durablement dans les habitudes de consommation.