L’utilisation des voitures administratives en Tunisie est un sujet récurrent de débat. Alors que ces véhicules sont censés faciliter le fonctionnement des institutions publiques, leur coût pour l’État suscite de nombreuses interrogations. Entre acquisition, entretien et carburant, ces voitures pèsent lourdement sur les finances publiques, souvent dans un contexte économique difficile.
Les chiffres exacts restent flous, mais on estime que des dizaines de milliers de véhicules sont attribués aux administrations, entreprises publiques et collectivités locales. Ces voitures, destinées à un usage strictement professionnel, sont parfois utilisées à des fins personnelles, aggravant leur coût pour le contribuable.
L’acquisition des voitures administratives représente une dépense importante pour l’État. En plus du prix d’achat, il faut inclure les frais de maintenance, d’assurance et de carburant. Selon certaines estimations, ces coûts atteignent plusieurs centaines de millions de dinars par an.
L’un des problèmes majeurs concerne l’utilisation hors cadre professionnel. Il n’est pas rare de voir des véhicules de l’État circuler durant les week-ends ou dans des zones touristiques. Ce phénomène, souvent dénoncé, reste difficile à contrôler malgré plusieurs tentatives de réglementation.
Un rapport de 2023 a révélé des irrégularités dans l’utilisation des véhicules administratifs, notamment l’utilisation de voitures de service avec des plaques d’immatriculation ordinaires et la mise à disposition de 43 véhicules à des institutions sous tutelle, en violation des réglementations en vigueur.
Ces constats soulignent la nécessité d’une réforme approfondie de la gestion des véhicules administratifs en Tunisie, en mettant l’accent sur une meilleure gouvernance et une surveillance accrue pour réduire les dépenses publiques et améliorer l’efficacité des ressources de l’État.
Selon le rapport annuel de 2022 de l’Instance supérieure de contrôle administratif et financier (ISC), le parc de véhicules administratifs en Tunisie compte environ 94 032 voitures et véhicules, répartis entre les services de l’État (43 051 véhicules), les entreprises publiques (35 354 véhicules), les municipalités (13 485 véhicules) et les conseils régionaux (2 142 véhicules).
Malgré une étude réalisée en 2017 par l’ISC mettant en évidence les principales lacunes dans la gestion de ce parc, les mêmes problèmes persistent, notamment une surveillance interne insuffisante.
En 2023, le parc a augmenté d’environ 2 000 véhicules, atteignant 96 747 unités. Cette croissance continue représente un fardeau financier pour l’État, nécessitant une gouvernance améliorée pour optimiser les dépenses publiques.