Dans un développement majeur de la crise à Gaza, plusieurs pays émergent comme terres d’accueil potentielles pour les prisonniers palestiniens récemment libérés, alors que d’autres refusent catégoriquement cette option.
Ces manœuvres rappellent le précédent historique de 1982, lorsque l’OLP et Yasser Arafat furent contraints à l’exil en Tunisie, un modèle qu’Israël semble vouloir reproduire aujourd’hui dans sa recherche d’une solution pour mettre fin au conflit à Gaza, tout en acceptant la survie du Hamas hors de l’enclave palestinienne.
En effet, cette situation s’inscrit dans le cadre plus large des négociations pour une résolution du conflit, où Israël envisage un scénario inspiré du « modèle tunisien » de 1982. Faits d’histoire. L’un des objectifs de l’intervention militaire israélienne menée au Liban en 1982 était de repousser l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) hors du Liban du Sud, région qui est utilisée comme base pour lancer des attaques contre les territoires occupés. Après avoir quitté le Liban, Yasser Arafat choisit la Tunisie pour y installer le quartier général de l’OLP. Il s’y installe le 3 septembre 1982.
Négociations en cours pour l’accueil des prisonniers palestiniens : l’Égypte, la Turquie et le Qatar en première ligne
La Tunisie et l’Algérie déclinent, tandis que les discussions se poursuivent avec d’autres pays pour l’exil des membres du Hamas
Selon la radio palestinienne Ajyal, citant une source bien informée, l’Égypte s’est positionnée comme gardienne temporaire des prisonniers, acceptant de les héberger jusqu’à ce que des solutions permanentes soient trouvées.
Le Caire s’est notamment engagé à accueillir les membres du Fatah pendant toute leur période d’exil. La Turquie et le Qatar ont déjà franchi le pas, chacun acceptant d’accueillir quinze prisonniers palestiniens, selon Amjad Najjar, porte-parole de la Société des prisonniers palestiniens.
Ankara s’est particulièrement montrée disposée à héberger jusqu’à 50 prisonniers de Jérusalem affiliés au Hamas.
En revanche, la Tunisie et l’Algérie ont fermement refusé toute participation à ce programme d’accueil. Les négociations se poursuivent activement avec d’autres nations, notamment l’Indonésie et l’Iran, pour l’hébergement des prisonniers restants.
Dans ce contexte, le président américain Donald Trump a souligné la complexité de la situation, notamment concernant le refus de l’Égypte et de la Jordanie d’accueillir des habitants de Gaza.
« L’Égypte et la Jordanie ont dit qu’ils n’accepteraient pas de résidents de Gaza, mais j’ai dit qu’ils le feraient », a-t-il déclaré, évoquant des discussions en cours avec plusieurs pays qui se sont montrés disposés à accueillir des habitants de l’enclave.
Selon Najjar, une lueur d’espoir existe pour ces exilés : beaucoup d’entre eux pourront retourner « dans leur patrie » après une période de trois ans, d’après les informations relayées par les médias israéliens.