La quatrième édition du Festival International du Film de la Mer Rouge (RSIFF) a marqué un moment important pour Dhafer L’Abidine. La star tunisienne, devenue une figure incontournable du cinéma arabe, a choisi cet événement pour présenter son troisième long-métrage en tant que réalisateur, Sophia. Après avoir terminé le tournage il y a quelques jours, Dhafer L’Abidine a rejoint le marché du RSIFF, à Djeddah, pour discuter de ce projet ambitieux.
Alors que son parcours de réalisateur prend de l’ampleur, Sophia reflète une nouvelle étape dans l’évolution artistique de Dhafer L’Abidine. En mêlant des récits intimes à une réflexion sur le choc des cultures, ce drame promet d’être une œuvre à la fois personnelle et universelle.
Une histoire familiale et humaine
Sophia relate l’histoire poignante d’un couple mixte, formé d’un Tunisien en situation irrégulière au Royaume-Uni et d’une Anglaise. Leur union donne naissance à une fillette, Sofia, qui donne son nom au film. Mais l’équilibre familial se brise lorsque le père est expulsé vers son pays natal, la Tunisie, en raison de l’absence de carte de séjour, laissant sa femme et sa fille derrière lui. Cinq ans plus tard, ces dernières décident de partir en Tunisie à sa recherche.
Dhafer L’Abidine, qui a écrit le scénario et réalisé le film, a expliqué vouloir créer une œuvre à la fois humaine, riche en suspense et en action, tout en insistant sur le fait que Sophia n’est pas un biopic, bien que l’idée soit inspirée de son expérience de vie au Royaume-Uni, où il a résidé pendant plusieurs années. Marié lui-même à une Anglaise et père d’une fille, le réalisateur explore ici des thèmes universels comme la famille, l’identité et les frontières culturelles.
Entre la Tunisie et Londres
Le tournage de Sophia a débuté en Tunisie le 14 septembre 2024, où une grande partie de l’histoire se déroule. Les scènes tunisiennes mettent en valeur des lieux emblématiques comme la médina de Tunis, le village pittoresque de Sidi Bou Saïd avec ses maisons blanches et volets bleus, ainsi que la ville de Hammam-Lif, située en banlieue sud. La beauté de ces décors ajoute une authenticité visuelle à ce récit chargé d’émotions.
La production s’est ensuite déplacée à Londres, où trois jours de tournage ont permis de capturer l’autre moitié de cette histoire biculturelle.
Actuellement en post-production, Sophia est attendu dans les salles pour le second semestre 2025.
Une collaboration ambitieuse
Produit par Double A Productions, la société fondée par Dhafer L’Abidine, en partenariat avec la société britannique New Sparta, Sophia marque une première coproduction entre ces deux entités. Christopher Simon, de New Sparta, a déjà collaboré avec Dhafer sur ses précédents projets, notamment Ghodwa (2021), le premier long-métrage du réalisateur, qui avait remporté le prix Fipresci au Festival International du Film du Caire. Christopher Simon a également été producteur exécutif de To My Son, présenté en avant-première au RSIFF en 2023.
Jessica Brown Findlay
Un film entre action, émotion et réflexion
Avec Sophia, Dhafer L’Abidine s’aventure dans un territoire où les émotions, le suspense et l’action se mêlent pour aborder des thèmes universels et intemporels. « Je voulais créer un film de suspense et d’action à vocation humaine », a confié le réalisateur.
Sophia est porté par un casting international comprenant Jessica Brown Findlay (Downton Abbey), la nouvelle venue Maya Céline El Gharbi, ainsi que Alex Macqueen, Jonathan Hyde, Kais Setti et Hiba Abouk.
En racontant cette histoire, Dhafer L’Abidine ne se contente pas de refléter des expériences personnelles ou culturelles. Il bâtit des ponts entre deux mondes et ouvre une fenêtre sur des réalités familiales et sociales.