Vendre et expédier des produits nationaux à l’étranger est, en apparence, une action commerciale simple à réaliser. Mais en réalité, elle est l’aboutissement d’un processus à la fois long et compliqué puisque suspendu à des paramètres que les exportateurs ne maîtrisent pas souvent.
Pour le commun des mortels ou les gens peu versés dans la chose économique, les termes CEPEX, RTC, FOPRODEX ou encore SCI restent abstraits puisqu’ils s’y confrontent peu ou rarement.
Mais pour les acteurs économiques – particulièrement les exportateurs – ces organismes, institutions ou fonds sont des acteurs incontournables du processus d’exportation sans lesquels l’opération risque d’échouer ou d’être peu rentable.
Au commencement, il y a le CEPEX
L’acronyme CEPEX, n’est pas étranger au commun des citoyens. Il s’agit du Centre de promotion des exportations, et comme son nom l’indique, c’est un organisme chargé de promouvoir les exportations tunisiennes.
Les actions qu’il entreprend, en ce sens, comprennent plusieurs volets comme la participation à des événements tels que des salons et des foires à l’étranger, les missions d’affaires, les journées commerciales jusqu’aux missions de prospection à l’étranger et aux visites d’acheteurs en Tunisie.
En 2023, le Centre a mis en œuvre 57 actions promotionnelles. Géographiquement, les destinations promotionnelles étaient réparties entre les marchés européens (7), arabes (7) et africains (6).
Les secteurs de promotion comprenaient trois secteurs innovants, dont les huiles essentielles, les produits naturels et biologiques et les énergies renouvelables, et 7 secteurs traditionnels, à savoir agroalimentaire, l’emballage, les matériaux de construction, le textile et l’habillement, les fournitures médicales, l’éducation, la formation et la santé.
Il est important de préciser que ces actions commerciales ont été réalisées avec la participation effective du réseau des Représentations Commerciales de Tunisie à l’étranger (RCT).
L’opération d’exportation requiert, en effet, une interconnexion entre tous les acteurs. Quand on dit RCT, cela nous renvoie directement aux missions diplomatiques tunisiennes à l’étranger, à leur rôle dans la promotion des exportations et à leur participation dans la conclusion des accords.
A ce propos, il est important que l’effectif affecté à la diplomatie économique ait des connaissances dans ce domaine – de préférence une maîtrise en économie – et soit pourvu de moyens matériels pour mener à bien ces missions de promotion et de propagande.
65 milliards de dinars de recettes d’exportation
A fin novembre 2023, le commerce extérieur tunisien a généré 128 milliards de dinars, dont 65 milliards de dinars sont des recettes d’exportation (près de la moitié de notre PIB).
Il est bon de louer, à ce propos, le rôle des Représentations Commerciales de Tunisie à l’étranger (RCT) dans ces résultats. Nos exportations vers les pays couverts par le réseau des (RCT) à l’étranger ont augmenté de 14,6%.
Le réseau des bureaux du CEPEX à l’étranger comprend 15 représentations dans 15 pays du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, d’Europe et du Moyen-Orient.
En 2023, 27,5% des exportations totales de la Tunisie ont été réalisés avec les pays couverts par les RCT. Des excédents commerciaux ont été enregistrés avec 10 pays sur 15, ce qui reflète leur contribution à la consolidation des relations économiques avec ces marchés.
Si le rôle des RCT est important dans le rapprochement entre les vendeurs et les acheteurs, la mission du Fonds de Promotion des Exportations (FOPRODEX) – éminemment financière – est incontournable. A la fois au niveau du soutien des opérations de transport et au soutien direct qu’il octroie aux exportateurs.
Pour résumer, nous osons dire – malgré toutes les actions promotionnelles à l’endroit des exportateurs – qu’il reste beaucoup à faire, surtout au niveau des administrations quant à faciliter l’accès à l’information pour ceux qui en expriment le besoin.
Les portails du CEPEX, du FORPRODEX et des ministères concernés par le commerce extérieur sont tenus d’être actualisés et pourvus d’informations utiles pour éclairer la lanterne des visiteurs.
Cela dit, notre propos pourrait donner l’impression que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les institutions existent, le cadre juridique aussi, reste que dans la pratique, au-delà du tableau reluisant que l’on vous brosse de temps à autres, nous sommes bien loin du compte.
Et les choses sont encore bloquées par des mentalités qui perpétuent la paperasse pour maintenir la dictature de la bureaucratie.
Bien évidemment, avec le joug de la bureaucratie et le refus de toute modernisation ou digitalisation du système des exportations, se cache le monstre de la corruption et des pots-de-vin, toujours aussi bien portant.
Chahir CHAKROUN (Tunis-Hebdo)