Selon le calendrier hébraïque, les fêtes de Souccoth, Chmini Atzeret et Simha Torah seront célébrées à partir du vendredi 29 septembre.
Cette année, Souccoth sera célébré du 29 septembre au 6 octobre avec une pleine lune au rendez-vous du quinzième jour du mois hébraïque de Tichri.
Ensuite, ce seront du 6 au 8 octobre, les célébrations de Chmini Atzeret et Simha Torah. Chmini Atzeret marque le huitième jour de Souccoth et coïncide avec le 22 Tichri. Simha Torah est célébré le lendemain et marque la fin du cycle annuel de lecture de la Torah et son recommencement.
Cette fête juive de Souccoth est inséparable de mon expérience personnelle et, toujours, je l’attends avec impatience et nostalgie.
C’était à la fin des années soixante lorsqu’arrivait Souccoth. Avec nos camarades juifs, c’était alors une équipée fantastique à la recherche de branches de palmiers, qui nous menait aussi bien à Gambetta qu’au Belvédère.
C’est qu’il fallait construire une soucca, une cabane de branchages qui, sept jours durant, resterait dans la cour ou le balcon. Sans nous soucier outre mesure du caractère religieux de la fête, nous autres enfants rêvions alors des promesses de cabanes qui nous projetaient dans le monde virtuel des bungalows de Zembla ou Akim ou encore parmi les trappeurs de Blek le Roc.
Avec Ygal et Victor, nous écumions les marges de la ville, réunissant branchages et feuillages, construisions notre petite hutte et attendions le jour fatidique pour dormir sous la soucca. Je crois que je n’oublierai jamais ces moments si simples et enfantins, devenus des repères de fraternité dans ma vie d’adulte.
Pour revenir à Souccoth et aux significations de cette fête dont le cycle d’une semaine commence ce vendredi, je soulignerai d’abord la symbolique de cette célébration qui invite les juifs à séjourner, étudier, manger et dormir sous une hutte pendant une semaine.
Souccoth nous rappelle que tout est éphémère, y compris notre propre maison. Cette fête est celle de notre précarité essentielle face au destin, notre dépendance d’un Dieu omniscient et omnipotent.
Cette fête a un caractère joyeux et aussi des significations historiques et agricoles. En effet, Souccoth est associé à l’errance du peuple juif dans le désert, sur le chemin de la Terre promise.
C’est en souvenir des huttes de l’errance que sont construites les fragiles cabanes de Souccoth, ces cabanes sans autre toit que des branchages qui laissent passer la lumière des étoiles. Dans un coin de jardin, un balcon ou une terrasse, la soucca est le symbole de toute précarité existentielle et il est commandé aux juifs d’y séjourner une semaine durant.
Souccoth a aussi une signification agricole car la fête intervient avec les récoltes d’automne. De ce fait, il s’agit aussi d’une action de grâce pour l’année écoulée et une promesse pour l’année à venir.
Bonnes fêtes à toutes et tous.