Une délégation du Conseil de l’Europe est attendue, cette semaine à Tunis pour demander des précisions sur les accusations pesant sur des diplomates européens dans le cadre de cette affaire.
En effet, le comité de défense des personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat a annoncé qu’une délégation du Conseil de l’Europe est attendue, cette semaine, à Tunis, pour demander des précisions sur les accusations pesant sur des diplomates européens dans le cadre de cette affaire.
Lors d’une conférence de presse tenue, ce mardi 5 septembre 2023, à Tunis, les membres du comité de défense, ont estimé que l’Etat tunisien « a immiscé » des diplomates étrangers dans une affaire à caractère « criminel et terroriste » provocant, ainsi, « une crise diplomatique ».
A ce propos, l’avocate Dalila Ben M’barek précise que les membres du Conseil de l’Europe seront à Tunis pour s’enquérir de l’évolution de ce dossier et plus précisément de l’implication présumée des diplomates concernés dans cette affaire.
Plusieurs politiques, avocats et hommes d’affaires ont été arrêtés depuis février 2023 dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat.
La Cour africaine des droits de l’homme interpelle la Tunisie
Le 28 août dernier, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a pris une première décision favorable à la cause de quatre détenus : Rached Ghannouchi, leader d’Ennahda, deux de ses cadres, Saïd Ferjani et Noureddine Bhiri, et Ghazi Chaouachi, avocat et ancien secrétaire général du parti Attayar.
La CADHP a ordonné aux autorités tunisiennes de « prendre toutes les mesures pour éliminer toutes les barrières qui empêchent les quatre détenus, ainsi que leurs familles, d’avoir accès et de communiquer avec les avocats et médecins de leur choix », et de leur fournir « des informations et des faits adéquats relatifs au fondement juridique et factuel de [leur] détention ».
Elle estime que les détenus encourent un « danger imminent » et a donné quinze jours aux autorités pour mettre en place ces mesures, précise l’ordonnance provisoire dans l’attente d’une décision finale.
Rappelons que cette juridiction africaine avait été saisie en mai suite à une plainte déposée par les proches des prisonniers afin qu’elle statue sur leurs détentions.