L’absence d’un accord de financement entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) et de financements extérieurs, met le pays en situation de » défaut de paiement » et pourrait coûter entre 4,1 et 7,6 milliards de dollars au système bancaire tunien, soit entre 8 et 14,8% du PIB nominal à fin 2023, selon le scénario le plus pessimiste de l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P).
Dans un rapport publié lundi, l’agence de notation américaine a présenté trois scénarios hypothétiques allant d’un » stress faible » à un » stress sévère » et en se basant sur des enquêtes menées auprès d’investisseurs, l’agence a examiné les impacts financièrs et économiques potentiels sur le secteur bancaire, qui fait face à une conjoncture » incertaine « .
L’Agence a également évoqué dans son rapport, les effets de la pandémie de Covid-19 sur le pays et les moyens que pourrait utiliser la Tunisie pour financer ses déficits jumeaux et faire face aux risques menaçant le système bancaire.
Ainsi, dans le scénario de » stress sévère « , S&P estime que le pays risque de faillir à ses obligations financières s’il ne parvient pas à conclure à un accord avec le FMI et à obtenir un autre soutien bilatéral, notamment, des pays du Golfe ce qui creuserait davantage les déséquilibres de la balance des paiements et des finances publiques.
Cette situation conduirait également, à une dépréciation » significative » du dinar tunisien et à une » forte hausse » de l’inflation et partant ferait subir aux banques « des pertes importantes » et augmenterait leur besoin d’être recapitalisées.
S’agissant du scénario le plus optimiste » stress faible « , l’agence de notation américaine estime la conclusion d’un accord avec le FMI, d’ici la fin du premier trimestre de 2023 et la mise en œuvre de réformes permettrait de rétablir » progressivement « , la confiance à l’égard de la Tunisie et de relancer les investissements du secteur privé.