L’Algérie a décidé de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, signé avec l’Espagne il y a plus de 20 ans, en réponse du changement de position de la péninsule ibérique sur la question du Sahara.
L’Algérie a ordonné concomitamment à l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers d’Algérie d’arrêter les paiements à destination et en provenance de l’Espagne. Une décision qui compromet toutes les formes de commerce entre les deux pays sauf pour l’approvisionnement en gaz.
Comme réplique à cette décision, le ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme a encouragé les entreprises espagnoles opérant en Algérie et affectées par la décision du gouvernement algérien d’arrêter les échanges avec l’Espagne à «changer de pays».
Selon le journal El Independiente, de hauts responsables du ministère espagnol dirigé par Reyes Maroto ont déclaré à des hommes d’affaires espagnols, touchés par la décision de l’Algérie, que le gouvernement «ne pouvait ni savoir ni prévoir les conséquences» de son changement de position sur le Sahara, sur les relations avec l’Algérie.
Selon le journal, les pertes accumulées par les entreprises espagnoles qui font des affaires en Algérie ont dépassé les 600 millions d’euros et continuent de s’aggraver.
La tension entre ces deux pays pourrait-elle profiter à la Tunisie en ce sens que des entreprises espagnoles établies en Algérie songeraient à délocaliser leurs activités chez nous ?
La question peut paraître prématurée, mais rien n’empêche nos responsables et la Chambre Tuniso-Espagnole de Commerce et d’Industrie de se pencher sur la question.
Pour rappel, en 2019, 64 entreprises espagnoles ou de participation espagnole étaient implantées en Tunisie. Elles génèrent près de 6000 emplois. L’investissement espagnol vise principalement les énergies renouvelables, les TIC, l’agriculture, l’agroalimentaire et le tourisme.