Par médias interposés et à coup de déclarations menaçantes, la classe politique passe son temps à évoquer des « dossiers compromettants ».
Mais ces dossiers que les uns et les autres se targuent de détenir, nul n’en sait rien. Les politiciens brassent du vague sur du vide et alimentent rumeurs, suspicions et règlements de comptes.
Ils contribuent en outre à installer une atmosphère de plus en plus pesante avec des norias d’opposants abonnés aux tribunaux et des escalades verbales dans chaque discours.
Jamais, y compris durant les dix douloureuses que nous avons vécu après la Révolution, jamais le débat politique n’était tombé aussi bas. Nous en sommes vraiment au degré zéro de la politique.
Les allusions, les menaces et les intox tiennent lieu de Parlement à une Tunisie en quête d’institutions stables. Incapable de dialoguer, la classe politique est en train de mener la Tunisie droit dans le mur à cause d’un autisme et d’un irrédentisme conjugués.
En attendant, le peuple (qui veut et ne veut pas) est pris dans le piège de l’inflation et de la crise économique. Enfermés dans leur bulle, les politiques quant à eux ne voient que leur nombril et s’égarent gravement dans un déni de réalité et n’ont que des mots comme « dossiers » à la bouche. Vraiment, le degré ultime de la déroute du politique !