Depuis 1976, le 42, avenue Bourguiba appartient au Domaine de l’Etat. Auparavant, cet immeuble Ă©tait la propriĂ©tĂ© des entreprises Licari, un marchand de vins et spiritueux qui a Ă©tĂ© expropriĂ©.
Depuis maintenant dix ans, cet immeuble est inoccupĂ© et, selon des tĂ©moins oculaires, les portes y sont dĂ©foncĂ©es et les carreaux de sol parfois arrachĂ©s. Bref, aucun entretien pour cet immeuble qui se trouve en plein cĹ“ur de l’avenue Bourguiba.
Pourtant jusqu’Ă cette date, le 42 Ă©tait occupĂ© par les bureaux du ministère de l’IntĂ©rieur et par des commerces ayant pignon sur rue. D’ailleurs, ces commerces existent encore et seraient les premiers lĂ©sĂ©s en cas de dĂ©molition.
C’est qu’aujourd’hui, considĂ©rant que l’immeuble menacerait ruine, on cherche Ă le dĂ©truire purement et simplement. En ce sens, la rĂ©action de l’Institut national du Patrimoine ne s’est pas faite attendre. L’INP s’opposerait en effet Ă cette destruction et l’aurait fait savoir au ministère de l’Equipement.
Quant aux commerçants, ils ne savent plus Ă quel saint se vouer et vivent mal la situation. Depuis 2016, le ministère des Domaines de l’Etat leur a adressĂ© un avis de cessation de contrat Ă cause de rĂ©novations imminentes dans cet immeuble. Ces commerçants sont d’ailleurs en procès avec le Contentieux de l’Etat.
Les problèmes avaient dĂ©jĂ commencĂ© en 2012 pour ces locataires. A l’Ă©poque, ils avaient Ă©tĂ© convoquĂ©s au ministère de l’IntĂ©rieur oĂą on leur avait signifiĂ© qu’ils devaient quitter les lieux pour que les services du ministère puissent les occuper en totalitĂ©.Maintenant, l’affaire prend d’autres proportions puisqu’il s’agit ni plus ni moins de dĂ©molir cet immeuble qui, Ă vue d’œil, ne menace pas vraiment ruine. De plus, cet immeuble a une valeur patrimoniale avĂ©rĂ©e et s’insère dans un ensemble qui comprend trois autres immeubles dont l’un a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© et les deux autres restaurĂ©s.
Ces trois immeubles appartiennent d’ailleurs au mĂŞme propriĂ©taire qui s’en est portĂ© acquĂ©reur ces dernières annĂ©es.
Quel sera le destin du 42 avenue Bourguiba ? L’Institut du Patrimoine sera-t-il entendu ? Et, enfin, les commerçants qui y travaillent seront-ils lĂ©sĂ©s ou bien compensĂ© selon la valeur rĂ©elle de leurs fonds ?
Un dossier Ă suivre d’autant plus que l’immeuble concernĂ© mĂ©riterait un autre sort que la destruction.
