Pour beaucoup d Tunisiens, l’Etat vit sur un train princier et semble ĂŞtre la seule de nos institutions Ă ne pas subir la crise.
Et lorsqu’ils disent « Etat », les Tunisiens pensent aux pensions des anciens prĂ©sidents, aux salaires des dĂ©putĂ©s et des milliers de conseillers qui peuplent les cabinets ministĂ©riels, aux voitures de fonction et aux dĂ©penses somptuaires et Ă tout ce qui, dans plusieurs cas, fait ce trin de vie de l’Etat qui devient insupportable pour de nombreux Tunisiens rattrapĂ©s par la crise.
Pour les gens « normaux », il est illogique que ce soient ceux qui, Ă cause de leur gestion calamiteuse, nous ont prĂ©cipitĂ© dans la crise, qui continuent Ă se nourrir sur les frais de l’Etat.
De plus, lorsqu’il le faut, les milliards surgissent comme par miracle que ce soit pour compenser les militants de certains mouvements politiques qui ont Ă©tĂ© servis Ă la source ou pour augmenter les salaires dans le service public.
Pendant ce temps, la jeunesse reste marginalisĂ©e et des rĂ©gions entières dans l’attente de la rĂ©alisation des objectifs de la rĂ©volution.
N’est-il pas temps pour l’Etat de revoir son train de vie et entendre la plainte et les lamentations d’une Tunisie qui ne joint plus les deux bouts ?
A ce titre, le monde scandinave nous donne des exemples de ministres qui vont Ă vĂ©lo au travail qui font la queue comme les autres et sont mis Ă l’index et doivent dĂ©missionner lorsqu’ils abusent d’un iota de l’argent public.
De mĂŞme, nous avons Ă l’esprit l’exemple de leaders rĂ©volutionnaires africains roulant dans des voitures populaires et d’autres grands de ce monde qui ont prĂ´nĂ© la simplicitĂ© et l’austĂ©ritĂ© pour eux-mĂŞmes lorsqu’ils Ă©taient aux affaires.
Les Tunisiens seront-ils entendus ? Les commis de l’Etat retrouveront-ils l’humilitĂ© qui sied Ă leur fonction dans ce contexte qui est le nĂ´tre ? L’Etat saura-t-il se mettre enfin au diapason du peuple et renoncer Ă des privilèges d’une autre Ă©poque ?
Des questions urgentes qui sont de nature Ă susciter un vĂ©ritable dĂ©bat national dans un pays oĂą la rĂ©volution a pour le moment surtout permis la montĂ©e d’une nouvelle nomenklatura de privilĂ©giĂ©s.
